Frankia tome 2

Jean-Luc Marcastel est professeur d’Histoire. Passionné par le passé autant que par la littérature de l’imaginaire, il se lance dans l’écriture avec Louis le Galloup, une série médiévale et fantastique qui compte cinq tomes. Avec Frankia, il s’attaque à une époque plus proche de la nôtre : la Seconde Guerre Mondiale.

Plongée dans le ghetto

Loïren, le jeune humain aux puissants pouvoirs et Faellia, elfe de haut lignage, sont en route vers Clermont-Ferrand, en direction du ghetto elfe de cette ville. Elle sait pouvoir y trouver de l'aide et peut-être certaines réponses aux questions qui les inquiètent tous les deux. Mais le chemin est semé d'embûches, occupé par les troupes de Teutonia.
Grâce au génie de Mimile, le conducteur nain, ils trouvent le moyen de passer, mais une fois sur place ils se rendent compte que l'endroit est dangereux et plein de pièges. Entre les fanatiques,  les monstruosités mécaniques des occupants et leurs propres cœurs, ils vont avoir beaucoup de mal à survivre, sans parler d'essayer de quitter la ville.
La route est dure, obligeant à des choix déchirants. Et parfois le sort s'acharne sur les héros qui ne peuvent que courir et subir les assauts.

Un tome en demi-teinte

Dans le tome précédent, la découverte de l'univers de Marcastel occupait beaucoup de pages, emportant le lecteur dans un passé modifié, différent, mais reflétant les espoirs et les envies de notre propre monde. La course-poursuite des héros n'était qu'un support, une raison de nous faire marcher aux pas de l'auteur.
Dans ce second volet, le monde est connu. Même si des chapitres nous dessinent des destins différents de ceux des fuyards, la plus grande partie du livre est consacrée à la quête qui occupe la belle elfe et ses alliés. Il y a moins de temps offerts pour parcourir l'univers de cette histoire, pour s'émerveiller de l'imagination de l'écrivain, ce qui est un peu dommage.
Par ailleurs, comme il avait déjà été vu pour le tome I, les protagonistes sont d'une telle puissance, tant les bons que les méchants, que le lecteur se demande pourquoi ils s'ennuient à subir toutes ces péripéties. Un être capable de stopper une armée entière et de la réduire en poussière, ou une créature volante et magique qui peut voler des pouvoirs n'ont que faire, normalement, de marcher à pied ou de rouler en camion...
Il semble bien que ce soit le plus gros défaut de cette série : des archétypes tellement puissants que l'auteur lui-même est par moment obligé de les leur retirer pour faire tenir debout son intrigue. Car s'ils le voulaient, les personnages pourraient, simplement par leur volonté, pulvériser l'histoire de Marcastel elle-même...