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Blue Space, tomes 1 & 2

Richard Marazano (Scénariste), Chris Lamquet (Dessinateur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/05/09  -  BD
ISBN : 9782723470797
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stephaneg   - le 31/10/2017

Blue Space, tomes 1 & 2

Auteur du succès critique Le Complexe du chimpanzé, Richard Marazano est un dessinateur et scénariste de bandes dessinées qui s'était déjà fait remarquer avec Zéro absolu (Christophe Bec au dessin) ou Dusk (dessinée par De Metter). Ce parisien né en 1971 risque de faire encore parler de lui puisqu'en plus de Blue Space il travaille actuellement sur la série Le Syndrome d'Abel dont il réalise les dessins (Xavier Dorison est au scénario).
Christian Lamquet porte lui aussi la double casquette de dessinateur et scénariste. Il travaille souvent seul et a réalisé l'intégralité des albums des séries Alvin Norge ou L'Amour hologramme. L'une des dernières bandes dessinées dont est auteur ce Belge quinquagénaire est Io Memories, un space opera où des aspects autobiographiques se mêlent au récit de SF.

Deux aventures d'une équipe d'astronautes de l'U.N.S.A.

2027. Sur la Lune, l'I.M.M.B., base mobile internationale, a été victime d'un accident alors qu'elle effectuait une opération de récupération d'une sonde spatiale. Dans le tome 1, Tycho Incident, une équipe de l'U.N.S.A. (l'Agence Spatiale des Nations Unies) est envoyée en mission de sauvetage de l'équipage de l'I.M.M.B. et des échantillons ramenés par la sonde.
On retrouve une partie de la même équipe d'astronautes dans le tome 2, Le Troisième œil d'Indra, où elle va essayer de sauver l'Indonésie d'un gigantesque ouragan.

Un scénario en forte baisse après un premier tome prometteur

La série Blue Space est imaginée par Richard Marazano, un passionné de physique et d'astrophysique. Il s'est fait conseiller par des experts d'EADS, groupe industriel européen de défense, pour valider le sérieux des informations techniques, le réalisme des éléments scientifiques du premier tome de la série.
Il est vrai, d'ailleurs, que les données introduites dans Tycho Incident sont parfaitement crédibles. Marazano met également en place un suspense soutenu par une scène de réunion entre des comploteurs industriels mal intentionnés. On a très envie, à la lecture du premier tome, de poursuivre avec le second, Le Troisième œil d'Indra, pour voir se démêler l'intrigue.

Mais voilà, ce n'est pas du tout le cas. Retour sur Terre, en effet, dans ce deuxième épisode de la série. On y voit certains des astronautes présentés dans le premier tome tenter l'impossible, prenant tous les risques, pour protéger l'Indonésie d'un ouragan dont la configuration atypique dissimule une nature mortelle. Le récit de ce second tome est totalement vide et met surtout en avant des prototypes de « spaceplanes » qui ne devraient même pas ravir les fans d'aéronautique.
Les personnages, qu'on avait commencé à nous présenter dans le premier tome, ne voient pas leurs personnalités s'approfondir. C'est même plutôt leur caractère archétypal qui se renforce. On ne s'attache pas à eux, leur sort nous est indifférent et leurs actes héroïques ne nous font donc ni chaud, ni froid.

Après un premier tome au scénario bien ficelé, Richard Marazano livre donc une seconde histoire sans intérêt, mais surtout sans lien avec la première, ce qui est dommage car le lecteur attendait une suite directe. « Pas de problème, dirons-nous, on en saura plus dans le troisième tome ». Mais encore faudra-t-il vouloir l'acquérir, car si au niveau du scénario il y a peut-être encore quelque chose à tirer de Blue Space, graphiquement on en est nettement moins convaincu...

Un échec graphique

Les bandes dessinées aux graphismes vraiment douteux sont plutôt rares. Blue Space en fait partie. La faute à une qualité hétérogène entre les différents éléments apparaissant dans une même planche. Des techniques variées sont employées par Christian Lamquet, pour un résultat très décevant.
Un soin extrême a été apporté à la réalisation des moyens de transport spatiaux apparaissant dans la série. Réalisés à l'ordinateur, ils sont les éléments les plus réussis, et sont même beaux. Mais on n'atteint pas le même niveau de détails pour les personnages, réalisés avec des techniques traditionnelles, et cette différence de rendu jure. Enfin, le tout est souvent collé – c'est bien le bon terme – sur des décors en images de synthèse d'une qualité plus que médiocre. Les décors lunaires de Tycho Incident sont particulièrement ratés. Avec l'ouragan Indra dans le second tome, Lamquet s'en sort mieux, mais on atteint seulement un niveau de qualité moyen.

Blue Space est donc une série dont les deux tomes publiés à ce jour dévoilent des scénarios inégaux et un graphisme d'un manque de qualité constant. Il ne semble pas nécessaire de s'y attarder.

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