La collection
Royaumes Perdus des
éditions Mango laisse carte blanche à des auteurs qui ont la charge d'écrire un récit nouveau sur base de contes et légendes du monde entier.
Après les mythes mayas (
Le Songe de Tùla de Claire Panier Alix), la Belle et la bête (
La Marque de la Bête de Charlotte Bousquet) et les légendes japonaises (
Le Chemin des Ombres de Jérôme Noirez), c’est la légende orientale de
Sindbad le marin qui est explorée par la plume de Jonas Lenn.
Quand Sindbad rencontre Sindbad Le jour où l’orphelin de Bagdad qu’on surnomme le petit Cadi entend de la bouche du vieux Sindbad, le marin de légendes, les récits de ses aventures, il décide de vivre, lui aussi, des voyages extraordinaires et se fait, à son tour, appeler Sindbad. Cette hardiesse n’est pas du goût d’Hindbad, fils adoptif du héros.
Pourtant, lorsque le vieux Sindbad a besoin de jeunes coursiers pour rapporter le plus vite possible un tapis guérisseur au roi de Sérendib, c’est aux deux rivaux qu’il fait appel.
Sur les traces de Sindbad le marin Le Sindbad de la légende est, dans
Sindbad le voyageur, un être réel qui fait rêver les pauvres de la ville. Seul le petit Cadi va tenter de vivre ces rêves essayant, en toute chose de rester fidèle aux préceptes du prophète pour garder la faveur du Destin.
On retrouve dans le texte de Jonas Lenn les ambiances, les parfums et quelques moments forts de la légende de Sindbad le Marin. Les souks et les hammams de Bagdad, le vol à dos d’oiseau géant, la rencontre avec les cannibales, les pirates, l’île vivante, les festins, Sri Lanka, etc.
Autant d’éléments d’un exotisme qui, à l’heure des débats sur la burqa, s’avère encore capable de nous séduire.
Une version modernisée Il ne s’agit pas, cependant de copier point par point l’histoire bien connue. Jonas Lenn fait subir un sérieux toilettage à la légende orientale en y introduisant la relativité. Quelques phénomènes donnés comme surnaturels dans la légende sont expliqués scientifiquement. Les préceptes du Coran sont considérés comme interprétables de différentes façons. Les méchants ne sont pas absolument mauvais, ni les gentils exempts de mauvaises pensées. Les lieux sont précisément situés et les références culturelles rigoureusement documentées.
On sort des schémas classiques : le pauvre affronte des aventures mais ne désire pas nécessairement les récompenses et les honneurs. Le Sindbad de cette histoire ne cherche pas tant à gagner plus, qu’à accéder à la connaissance du monde et des humains.
Sans jamais trahir le récit d’origine,
Sindbad le voyageur revisite le mythe et donne envie à ceux qui le connaissent de revenir aux sources. Nul doute que les plus jeunes, intéressés par les non-dits, seront curieux de découvrir les
Contes des mille et une nuits.