Vaillant
Jack Campbell est écrivain depuis qu’il est retraité de la marine américaine. Il publie la plupart de ses livres sous son vrai nom : John G Hemry mais aussi de la science-fiction en utilisant un pseudonyme. Il a pour l’instant publié six tomes de sa saga space opera de La Flotte Perdue dont quatre ont déjà été traduits en français.
Le respect des valeurs morales
John Geary est de plus en plus seul à la tête de la flotte. Son amante et conseillère l'a lâché depuis qu'elle a remarqué les liens qui se tissent entre lui et la commandante du vaisseau. Même s'il peut encore compter sur quelques soutiens parmi les officiers il est devenu clair que certains, dans l'ombre, cherchent à provoquer sa chute, à n'importe quel prix. Déjà, auparavant, Black Jack Geary a eu affaire à une fronde, mais la nouvelle se passe en coulisse, des personnes agissent dans l'ombre, à coup d'assassinats et de sabotages.
Pendant ce temps, il doit malgré tout continuer de ramener la flotte chez elle. Les ennemis, eux, sont sur ses talons, fortement armés et puissants. Seul un nouveau coup d'éclat, une victoire impensable pourrait à la fois ramener un peu de calme dans la flotte et diminuer la pression des Syndics... Lui laisser assez d'espace pour se glisser hors du filet. À cela s'ajoute la certitude de l'existence des extra-terrestres qui manipulent tout le monde et ont tout intérêt à ce que la guerre entre les humains continue.
Pourtant, Geary veut croire aux principes moraux qu'il connaissait au siècle dernier, avant le premier combat. Il considère que le combat ne justifie pas tous les actes abjects auxquels s'adonnent désormais les soldats surarmés face aux civils. Mais dans l'ambiance actuelle, sa manière d'agir peut-elle être bien perçue ? L'aidera-t-elle ou lui coûtera-t-elle la victoire, tant interne à son armée que face aux Syndics ou aux mystérieux extra-terrestres ?
Plus intimiste et humain
La série commençait à tourner en rond, à se répéter. Ce n'était pas l'introduction des opposants non humains et de leur technologie supérieure qui pouvait changer les choses, tant qu'ils resteront cachés et que seuls les résultats de leurs actes pourront être analysés. Il fallait donc autre chose pour relancer l'histoire.
Campbell a choisi d'agir à deux niveaux. D'une part, il a introduit des hommes de l'ombre, qui cherchent à détruire le pouvoir du chef de la flotte avec des actes désespérés et parfois presque suicidaires. Par ailleurs, l'auteur a fait évoluer son personnage principal en l'humanisant. Le mot n'est pas encore prononcé, mais l'amour qu'il pourrait partager avec la dynamique capitaine Desjani le fragilise et modifie son comportement. Cela et le souvenir du temps de la paix l'entraînent aussi à agir de manière humanitaire, risquant sa flotte dans des opérations que personne d'autre n'approuve. Avec des résultats parfois inattendus.
Campbell a l'art et la manière de conter des combats spatiaux, un peu moins de se plonger dans l'âme humaine. Son texte devient plus fleur bleue, un peu mièvre quand il s'approche de ce genre de sujet, mais loin d'être désagréable, cette fraîcheur aère le texte et permet au lecteur de respirer, avant la prochaine confrontation destructrice. La série continue donc et s'ouvre un peu, ce qui n'est pas un mal.