Remake

Né à Bruxelles en 1947, Mythic, de son vrai nom Jean-Claude Smit-le-Bénédicte, a d'abord commencé à travaillé dans le théâtre pour enfants. Graphiste mais aussi écrivain de romans et de recueils de nouvelles, il se lance dans la BD dans les années 70. On lui doit notamment Une femme dans la peau, Gowap,  Rubine ou bien encore Alpha et La Croisière fantastique. Sur Halloween Blues, il travaille avec le Polonais Kas, le dessinateur des Voyageurs, Hans ou bien encore Les Rebelles.

 

Depuis la mort de sa femme, une starlette d'Hollywood tuée en pleine gloire, l'inspecteur Forester Hill vit avec son fantôme. Elle l'aide parfois à résoudre quelques enquêtes, tout en lui jouant des crises de jalousie malgré son statut de revenante. Au début de ce septième et dernier tome de la série, l'inspecteur découvre une étrange photo de sa femme prise devant sa propre tombe à elle. Et le labo est formel, il ne s'agit pas d'un montage. Qui est le plaisantin qui a pris cette photo et comment a-t-il fait ? Voici un mystère de plus à résoudre pour Forester. Un mystère qui surtout le ramène à l'enquête non résolue du meurtre de Dana...

 

 

Pour le dernier album de la série, Mythic et Kas ont décidé de boucler la boucle en revenant sur l'origine d'Halloween Blues. Ils parviennent à clore l'intrigue initiale de manière surprenante et majestueuse. On avait déjà signalé la grande qualité du scénario de cette série. En refermant ce septième et dernier tome, on ne peut qu'affirmer que la conclusion est à la hauteur. Ils ont fait une fois encore preuve d'originalité, réussissant à nous surprendre et à mettre un peu de suspens et d'humour dans leur intrigue. C'est un véritable bonheur de parcourir ces pages où le policier se mêle au fantastique. Les relations entre les deux héros sont en plus particulièrement réussies, Dana titillant sans cesse Forester, jusqu'à ce qu'il en vienne parfois à lui parler en présence d'autres gens, qui eux ne voient pas le fantôme... Elle est parfaite en ancienne star du cinéma, contemplant sans cesse ses films et sa gloire passée, tout en se montrant jalouse et légère selon les moments.

 

Côté dessin, le style de Kas est lui aussi une grande réussite. Il a un trait issu de la ligne claire assez traditionnel qui rend très bien les ambiances des années 50. Il parvient également avec brio à jouer avec les ombres et l'on ne peut qu'admirer son soucis du détail. Quant à ses héros, s'ils sont parfaits dans leurs stéréotypes (le flic sérieux, brun à la machoire carrée, et la starlette, sensuelle et glamour en toutes circonstances), il est parvenu à les rendre vivants et drôles dans leurs expressions. Un joli travail pour une série remarquable. On en viendrait presque à regretter que ce soit l'ultime album des sept.