Le Dit de l'eau
Pamela Freeman est née à Sydney. Elle est l’auteur d’une série de fantasy jeunesse, Florimonde, qui connaît un grand succès dans les pays anglo-saxons. Le Langage des pierres est sa première série pour un public adulte. Dans le Dit du sang, elle mettait en scène la cohabitation difficile entre deux populations d’origines différentes. Elle poursuit avec le Dit de l’eau les aventures de ses héros, dans une histoire complexe aux nombreux protagonistes.
Deux peuples se déchirent
Voilà mille ans, le peuple d’Acton conquit dans le sang les Onze Domaines, dont il tua ou chassa les habitants légitimes. Ces derniers parcourent désormais les routes en survivant tant bien que mal. Les héros du premier volume, Ronce et Frêne, sont enfin réunis pour mettre un terme aux agissements d’Epervier, qui ranime les fantômes des personnes tuées par Acton et son peuple.
En usant d’une magie ancestrale, Ronce trouve un moyen de voyager dans le passé ; elle découvrira que l’histoire de son pays n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît…
Une histoire palpitante
La fantasy est à la fête en France ces derniers temps, avec de nombreuses réussites telles qu’Acacia de David Anthony Durham pour les traductions, ou encore Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworsky pour le domaine français. L’Australie fournit également quelques ouvrages de choix, et la série de Pamela Freeman en fait indéniablement parti.
Ce qui fait tout l’intérêt, et quelque part aussi l’originalité, de ce cycle, est la façon dont le récit est appréhendé : en plus des principaux protagonistes, l’auteur s’attache aux points de vue des diverses personnes qu’ils rencontrent. De courts chapitres s’insèrent dans l’histoire principale pour nous faire découvrir l’histoire selon le point de vue de ces personnages secondaires.
Ce procédé permet à l’auteur de donner une profondeur supplémentaire à son récit mais également de toujours garder une certaine distance face aux situations décrites. Une façon comme une autre de souligner la complexité des événements et d’éviter de céder au manichéisme. On soulignera aussi l’usage astucieux du voyage dans le temps, qui permet à l’auteur de nous faire vivre les événements à l’origine du récit.
L’histoire est rythmée, les scènes d’action ne sont pas en reste, et le Dit de l’eau poursuit admirablement le récit commencé dans le premier volume du cycle. On découvre davantage les personnages et leurs motivations, et on a hâte de lire le dernier volume de la trilogie. Un très beau récit, à la fois sombre et très humaniste, avec beaucoup de sensibilité et d’à propos. Un excellent cycle de fantasy, à découvrir !