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Opération Caraïbes

Hubert (Coloriste), Fred Duval (Scénariste), Philippe Berthet (Dessinateur)
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/10  -  BD
ISBN : 9782505009757
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stephaneg   - le 31/10/2017

Opération Caraïbes

De la Sibérie au désert du Nouveau-Mexique, en passant par Paris, Fred Duval – à la plume –, Philippe Berthet – aux dessins – et Hubert – à la couleur – nous avaient présenté, dans Atomium-Express, une galerie d'espions impliqués dans un vaste complot militaro-industriel, en une année 1966 bien loin de celle que nous avons connue. Car Nico est une série uchronique, où l'Histoire a subi une déviation en raison des crashs de deux soucoupes volantes, l'une à Roswell et l'autre en Sibérie, qui ont été rendus publics – et non dissimulés par les autorités américaines et soviétiques comme le veut la légende.
La guerre froide, elle, est tout à fait la même et U.R.S.S. et U.S.A. se préparent à un véritable conflit qui peut éclater au moindre prétexte. La découverte, par exemple, d'une troisième soucoupe volante qui attise les convoitises, mais pourrait surtout dissimuler des velléités encore moins pacifiques...

Statu quo pour le scénario

Un premier tome décevant ne motive pas particulièrement à lire la suite d'une série. Opération Caraïbes avait donc tout à prouver au sujet de la capacité de Duval à signer un scénario de qualité. Complot, espionnage, gadgets high-tech mais vintage, les ingrédients d'une histoire qui rappelle les heures glorieuses des vieux James Bond sont tous présents, et sont mariés avec un relatif succès dans ce deuxième et dernier épisode plus haletant et rythmé que le premier. Le lecteur ne s'ennuie donc pas en parcourant les planches de l'album. Il pourra même sourire des apparitions de personnages célèbres et de leur détournement. Toutefois, Nico s'avère être une série ayant toutes les qualités précitées du récit d'espionnage grandiloquent, mais aussi tous ses défauts : intrigue cousue de fil blanc, personnages archétypaux, héros qui se sortent de situations délicates grâce à la chance... Le scénario de la bande dessinée est peu solide mais rend son office. On regrettera toutefois le peu d'approfondissement d'un élément qui pourtant jalonne la bande dessinée : la mère de l'héroïne qui n'apparaît finalement que comme prétexte raté pour donner de l'épaisseur à un personnage principal pas plus consistant que les autres protagonistes du diptyque.

Berthet et Hubert confirment et signent

Misant sur un style qui rappelle celui de l'auteur des Black et Mortimer, Berthet ancre définitivement Nico dans cette lignée de bandes dessinées qui mettent en scène des personnages flamboyants, auxquels rien ne résiste, dans des situations extravagantes desquelles dépendent l'avenir de la Terre. Le travail est réussi, nous pouvons tirer notre chapeau à Berthet, puisqu'il rend habilement l'ambiance sixties d'un monde bouleversé par la guerre froide et une course en avant technologique voyant fleurir des inventions démesurées. La mise en couleur, parfaite, flirte élégamment avec ce kitsch flamboyant propre à l'époque décrite.

Pas vraiment convaincants, tome 1 et tome 2 de Nico racontent une histoire que le lecteur oublie vite, après avoir été diverti quelques dizaines de minutes.
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