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Présumé coupable

Zariel (Illustrateur de couverture), Isabelle Guso ( Auteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 01/10/10  -  Livre
ISBN : 9782917718218
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ketty   - le 20/09/2018

Présumé coupable

Déjà auteur de la nouvelle « Juste pour un souffle » parue dans l'anthologie sur l'Air, des éditions Griffe d'Encre, Isabelle Guso récidive, chez la même maison avec, cette fois, une novella : Présumé Coupable, dont la magnifique couverture illustrée par Zariel ne manque pas d'attirer l'attention.
De l'écrivain, on ne saura pas grand-chose, sauf à décortiquer son « mot de l'auteur ». On y apprend donc qu'elle a eu une enfance difficile, qu'elle est femme et mère de famille et qu'elle écrit par conviction et par refus de la haine.

C'est l'histoire d'un gars

Il est médecin, cardiologue plus précisément, mais ce n'est pas là la particularité qui donne sens à sa vie. Le narrateur de Présumé Coupable se sent différent, à part. Il est prêt à tout pour se libérer de la malédiction qui pèse sur sa vie. C'est cette détermination qui le mène au Japon. Un Japon un peu terne, qui aurait pu être n'importe où, mais qui lui offre deux temples, et autant de chances de rédemption. De quoi souffre cet homme ? Ni vampire, ni extraterrestre. Il est hanté par des désirs que la société, et lui avec elle, condamne, a priori.
On ne saura jamais son nom.

Comprendre plutôt que condamner

Le texte d'Isabelle Guso démontre la difficulté de mettre en pratique le principe majeur du droit français qu'est la présomption d'innocence, en particulier lorsque sont en jeu la sécurité et l'intégrité des enfants. Comment nuancer son rejet du monstrueux ? Comment tenter d'appréhender l'inacceptable et l'indicible ?
Se mettre à la place de l'autre est le moyen choisi par l'auteur pour exposer son point de vue et éclairer les tendances politiques actuelles qui confondent le criminel avec le présumé coupable.
La postface de Maître Mô, souligne cet aspect du récit et  rappelle opportunément que « pour bien juger, il faut comprendre ».

La réalité, rien que la réalité

Griffe d'Encre définit sa politique éditoriale de la façon suivante : « L’imaginaire n’est jamais bien loin de notre réalité. Il suffit souvent d’un coup de griffe pour le dévoiler ». C'est ainsi que l'on retrouve, dans les livres publiés par cette maison d'édition, des éléments fantastiques, science-fictifs ou même mythologiques.
Ici, ce que l'on trouve, de bout en bout, c'est du réel. Sauf si l'on considère que les rêves du héros et ses croyances passagères, vite balayées et rationalisées, sont des incursions dans l'imaginaire.
Dans ce récit à la première personne, c'est le réel qui prend toute la place : réalité du statut social de monstre, mais surtout, réalité du vécu de l'auteur, victime intimement liée à son si fascinant bourreau.

La morale de cette histoire

Comme pour confirmer son absence de liens avec les mondes imaginaires, le texte de Présumé Coupable, joliment rédigé et bien documenté, s'accompagne d'un « mot de l'auteur » qui détaille, par le menu, les raisons de sa rédaction et donne des pistes de lectures pour éviter le rejet du public. Il nous semble pourtant que le texte, tel qu'il est, devrait se passer de mode d'emploi.
Ces éléments viennent étayer l'impression, persistante après lecture, d'une leçon de morale, d'un livre à but didactique et d'une histoire à message.
Le sujet, en soi, ne manque pas d'intérêt, mais le choix de le publier comme fiction d'imaginaire a de quoi laisser perplexe.
Présumé Coupable représente donc une curiosité dans le paysage où il a voulu s'inscrire et un témoignage intéressant sur un phénomène bien réel.

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