Commencée en 2007, la série de Pierre Boisserie et Éric Stalner continue et approche du dénouement avec ce onzième tome sur les treize prévus. Toujours avec le duo de scénaristes aux commandes, c'est cette fois Éric Lambert qui se trouve aux pinceaux. Ce dernier, dessinateur de la série Merlin chez Soleil, a déjà travaillé avec les deux scénaristes pour la série Flor de Luna.
De cape et d'épée
Lou, à la suite du dernier saut temporel, est arrivé à Paris en plein XVIIe siècle. Coincé dans cet univers dans lequel il s'occupe en apprenant l'escrime, il a perdu de vue son frère, sans lequel il ne peut pas se déplacer à travers le temps. Il a bien tenté de s'en sortir seul, mais n'a fait qu'accélérer son vieillissement. Depuis trois ans, il fouille la cité, tant à la recherche de son frère que du mystérieux peintre qui doit faire son portrait en pied.
Au début de cette histoire, alors qu'il est menacé par des envieux, il apprend l'existence d'une jeune veuve dont le mari pourrait avoir été le peintre recherché. De plus, coïncidence incroyable, ses yeux sont vairons comme les siens, et elle est porteuse elle aussi de la marque du voyageur sur le front. Intrigué, il entre en contact avec elle et va de surprises en surprises.
Si tout peut s'expliquer, la suite n'est pas encore écrite...
Quand des auteurs s'amusent
Si au départ, cette série semblait promettre une approche science-fiction "dure" basée sur la rivalité des frères, la fin – nous ne sommes qu'à deux tomes de la conclusion – s'oriente vers une série de ballades dans le temps, zoomant sur des époques mythiques de notre imaginaire.
Après l'époque des bâtisseurs de cathédrales et le nazisme, les deux compères nous projettent cette fois avec jubilation dans le temps des mousquetaires, des duels à l'épée et des intrigues cachées. Un décor magnifique pour, non plus un combat fratricide, mais des retrouvailles touchantes, un changement complet d'approche.
Depuis plusieurs tomes, nous assistions à une sorte de surenchère contrée par Lou, une montée de la malveillance temporelle, une obsession morbide et presque suicidaire. Dans ce tome, l'atmosphère change. Ce ne sont plus les frères qui s'affrontent, mais le monde qui se ligue contre eux, contre leur différence.
Tout comme le précédent, ce tome tient par lui-même et peut presque être lu indépendamment du reste de la série.