L'accroissement mathématique du plaisir
Connue pour son premier roman Blanche Neige et les lance-missiles (Prix Merlin en 2001), Catherine Dufour est une écrivaine qui se démarque par ses romans fantasques et délirants. Le Gout de l’immortalité est l'un de ses romans le plus primé de sa carrière : prix Bob Morane, prix du Lundi et prix Rosny Aîné en 2006, Grand Prix de l'Imaginaire en 2007.
L'Immaculée Conception (2006), que l‘on retrouve dans le recueil de nouvelles L‘accroissement mathématique du plaisir, a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2008.
La gigue des tourments
L’accroissement mathématique du plaisir trace le portrait de vingt-et-une personnalités toutes rattrapées par les tourments de la vie, par cette horloge anatomique qui tourne et qui nous affecte invisiblement.
Déformation de nos croyances, de nos peurs, de nos désirs, ou mémoire fantomatique de ceux qui ne peuvent plus rien dire, l'auteur nous conte ces vingt-et-une histoires naviguant entre la science-fiction et la fantasy.
Vestiges du plaisir
Tour à tour misogyne, féministe, autopsiant nos contes d'enfance telle une analyste, Catherine Dufour ne ménage pas ses mots et nous confine entre les murs d’une société altérée qu’elle aime critiquer. Ce recueil de nouvelles soulève les points tabous de l’infanticide et du sexe, les problématiques de la jalousie et de la dévotion, marquant chaque nouvelle de cette mort tournant dans un huit infini.
Phrasé littéraire minutieux et histoires écrites à grands coups de poing sont les atouts de ce livre. Malgré une écriture maîtrisée, l’auteur se perd trop souvent dans des longueurs assommantes qui gâchent le récit et qui n'apportent rien de plus à l'histoire. Les nouvelles auraient mérité des scénarios courts et efficaces, mettant en avant l'atmosphère visée et donnant aux lecteurs une perception plus claire de cet imaginaire, auquel ils pourraient s'intégrer directement, au lieu de faire des pages et des pages de vagues idées se dissimulant dans un vocabulaire rébarbatif, que je qualifierais de science-fiction "bobotisée".
Si certaines nouvelles font penser à du Charles Bukowsky, on peut regretter qu’elles n’aient pas la fin douce-amère de l’acide. Dommage que Catherine Dufour ne finisse pas ses écrits avec cette fantaisie obsédante et glaciale qu'elle possède, ce recueil ne laissant qu’un arrière-goût saumâtre.