Personnage incontournable de l'édition en France, Jacques Sadoul a œuvré toute sa vie en faveur des littératures de l'imaginaire. Co-fondateur du Club Livre Anticipation, la mythique collection d'Opta, mais aussi de la collection Galaxie-Bis chez le même éditeur, il a aussi été directeur de collection chez J'ai lu pendant plus de 20 ans, notamment pour la science fiction. En fin connaisseur du genre, il a dirigé de nombreuses anthologies (une bonne vingtaine) et signé plusieurs essais.
Mais Jacques Sadoul est également un écrivain à la bibliographie bien fournie. Elle comprend 28 romans dont Trois morts au soleil (1988), pour lequel il a reçu le Grand prix de littérature policière, et le cycle fantastique du Domaine de R.
Aujourd'hui âgé de 77 ans, il publie son nouveau roman chez Rivière Blanche : Le Miroir de Drusilla.
Jeune femme vieille de plusieurs siècles
Drusilla ne fait pas l'âge de ses artères. Si son apparence est celle d'une jeune femme, elle est tout de même née à l'époque des Romains, traversant les siècles sans jamais connaître les affres de la vieillesse ou de la mort. Normal puisqu'elle est une vampire avec une vitalité et une force démesurée qui lui permettent d'éviter les traquenards et les mauvaises rencontres.
Collectionnant les amants sans jamais réellement s'attacher, elle rencontre à Los Angeles un avocat qui a un miroir particulier, le seul qui lui renvoie son reflet. Cela lui suffit pour accepter d'emménager avec lui dans sa vaste demeure. Quelques jours plus tard, elle tombe sur une jeune adolescente abandonnée et à laquelle elle s'attache...
Anecdotique
Dans la carrière bien remplie de Jacques Sadoul, Le Miroir de Drusilla est un roman plutôt anecdotique. Il s'agit d'un récit dans lequel il donne sa propre vision des vampires à travers une héroïne qui traverse les siècles en solitaire. Hormis ses spécificités de vampire, légèrement différentes de celles que l'on a l'habitude de voir, Jacques Sadoul évoque énormément sa solitude, sans pour autant se résigner à en faire une immortelle lasse et blasée par plus de deux milles ans d'existence. Une vieille dame encore alerte avec la beauté de sa jeunesse et une sexualité toujours active. Un fantasme en quelque sorte...
Pour le reste, ce roman est un peu facile, l'enchaînement des événements s'écoulant sans chaos, sans véritable surprise ni suspense. Un petit roman tranquille pour celui qui a tant fait pour l'Imaginaire en France. S'il y a une petite émotion à lire un nouveau récit de Jacques Sadoul, ce n'est évidemment pas le meilleur titre de sa bibliographie. Rédigé en 2005, Le Miroir de Drusilla n'est pas son dernier roman. Lors d'une interview pour Phénix Web en 2008, il disait travailler "sur un livre mêlant le fantastique à la conquête du Mexique par Hernán Cortés en 1519 (d’où le dieu 400 Lapins)". Histoire à suivre...