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1958-1981, L’Expansion

Orson Scott Card ( Auteur), Philip K. Dick ( Auteur), Ursula K. Le Guin ( Auteur), Jacques Sadoul (Anthologiste), Robert Silverberg ( Auteur), Norman Spinrad ( Auteur), Bernard Bitler (Illustrateur de couverture)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/00  -  Livre
ISBN : 2290307416
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Jerome   - le 31/10/2017

1958-1981, L’Expansion

Pour ce troisième tome de son Histoire de la science-fiction, Jacques Sadoul nous invite à parcourir les années comprises entre 1958 et 1981, période qu’il a intitulée " L’Expansion ". Et pour ce voyage dans le temps, il a concocté un sommaire tout simplement impressionnant. Jugez plutôt : Ursula Le Guin, Orson Scott Card, Norman Spinrad, Philip K.Dick et Robert Silverberg, pour ne citer que les plus connus, se partagent le haut de l’affiche.

Au hasard des pages, le lecteur assidu pourra donc découvrir quelques-uns de leurs chef-d’œuvres comme Sonate sans accompagnement du mormon Orson Scott Card. Dans une société idéale, chacun peut exercer le métier qu’il souhaite à condition de respecter certaines règles édictées par la loi. Pour les musiciens par exemple, il est interdit d’écouter d’autres compositeurs antérieurs pour ne pas subir leur influence. En cas de désobéissance, la sentence est terrible. On leur coupe les mains ! Une nouvelle géniale quoiqu’un peu déprimante. 

A l’autre bout du livre, et puisque l’on parle de déprime, on peut aussi citer le texte de Bob Shaw, Lumière des jours enfuis. Ici, avec une plume trempée dans l’encre de la poésie, l’auteur nous raconte l’escapade d’un jeune couple à la recherche d’un verre lent, verre qui agit comme une caméra, enregistrant l’image de ce qui les entoure pour la restituer pendant des années. Mais la balade tourne au cauchemar. Le fermier chez qui ils s’arrêtent détient un bien lourd secret. Sa femme et son fils qu’ils entrevoient aux fenêtres ne sont que des images. Le pauvre homme vit dans le passé, créant l’illusion de leur vitalité alors qu’ils sont tous les deux morts dans un accident. Bouleversant.

Une fourmi électrique, ça vous rappelle quelque chose ?

Les autres textes sont un peu de la même trempe. Autant dire que l’on ne s’amuse pas franchement dans ce troisième volume. Pourtant, le plaisir est bien là, car ce sont pour la plupart de très grands textes. Cette sélection ne doit d’ailleurs rien au hasard. J’en veux pour preuve la nouvelle de Philip K.Dick, La Fourmi Electrique, dans laquelle un homme découvre qu’il est en fait un robot. Questionnement sur la réalité, différence entre humain et machine, ce texte est symbolique de l’œuvre de l'auteur. Il contient les principaux thèmes qu'il explorera tout au long de sa carrière.

Groupe de Robert Silverberg est un peu dans le même esprit. Préfigurant Les Monades Urbaines, l’auteur aux 500 nouvelles, décrit un monde où chaque citoyen fait partie d’un groupe dont les membres se livrent à de grandes partouzes pour diminuer la frustration sexuelle et l’agressivité sociale. Malheureusement pour lui, Murray ne parvient pas à s’intégrer. Il aimerait bien garder Kay pour lui tout seul et ne supporte plus de la voir se livrer à d'autres hommes. Des sentiments incompatibles avec la loi et qui choquent profondément ses camarades et la jeune fille. La sentence sera là aussi terrible.

Six merveilles sur huit !

Le niveau de tous ces textes laissent franchement rêveur. Lorsqu’un recueil contient six nouvelles sur huit qui peuvent être qualifiées de chef d’œuvre, il devient vite indispensable. Bref, en plus d’être ludique avec son historique de la science fiction entre 58 et 81, Une Histoire de la science fiction 3 est un livre franchement agréable à lire. Une vraie réussite. .

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