Frères ennemis

Frères ennemis

Rarement on aura vu une aussi belle équipe autour d'un comics. Haunt a été tout simplement crée par Robert Kirkmam et Todd McFarlane. On doit au premier la série Walking Dead et au second Spawn. Ils ont confié le dessin des aventures de ce nouveau super héros à Greg Capullo, qui a également travaillé sur Spawn, et à Ryan Ottley, qui a officié sur la série Invincible, Kirkman se réservant le scénario et McFarlane les encrages...

Le frère de l'autre

Kurt est un agent secret des États-Unis. Ses missions sont plutôt du genre sanglantes et il a déjà rempli un cimetière à lui tout seul. Régulièrement, il vient se confesser dans l'église de son frère, Daniel. Dans l'intimité du confessionnal, il lui raconte les horreurs qu'il a dû commettre au nom de la nation, ce qui n'empêche pas les deux hommes de se détester.

Mais lorsque Kurt est supprimé par ses supérieurs au retour de l'une de ses missions pour ne pas avoir ramené des documents secrets, il revient sous la forme d'un fantôme pour accompagner les pas de son frère, mêlé malgré lui à ses affaires. Face à un danger, ils fusionnent tous les deux pour former Haunt, un être doté de super pouvoirs, croisement de Spawn et de Spiderman.

Le monde a un nouveau sauveur...

Haunt est donc un nouveau super héros dans le monde des comics. On ne s'attardera pas sur ses pouvoirs, le plus intéressant étant la relation entre les deux frères qui se détestent et qui partagent la même enveloppe face aux dangers. Leur haine l'un pour l'autre ne les empêche pas de supprimer leurs adversaires grâce à leur agilité et l'étrange matière qui jaillit de leurs doigts et qui leur permet de les transpercer, mais également si besoin de s'accrocher aux murs et aux plafonds...

Malheureusement la confrontation tourne un peu court. On s'attendait à ce que la relation entre le fantôme d'un tueur et un homme d'église fasse véritablement des étincelles. Ce n'est pas vraiment le cas. Les sujets de disputes sont nombreux, mais finalement Daniel semble plutôt bien accepter sa nouvelle condition de super héros et la violence qu'il utilise, même si elle est bien loin de la charité chrétienne. Il faut dire que le prêtre n'avait pas tout à fait l'âme d'un ange, fréquentant notamment une prostituée de sa connaissance trois fois par semaine en détournant l'argent de sa paroisse. Et s'il proteste un peu, on a le sentiment que c'est vraiment pour la forme. Dommage, leur opposition aurait sans doute pu être un peu plus développée, ce qui aurait vraiment donné une ambivalence intéressante et un super héros déchiré entre deux philosophies. Ici, on a finalement affaire à un super héros plutôt classique dans une histoire qui, si elle est bien menée, n'est guère originale. Cela se résume un peu trop à un récit avec des documents secrets, des bastons et une petite amie en danger, le tout avec une touche d'adultère et de sexe. Ce n'est pas désagréable mais il n'y a pas de quoi crier au génie.

Le verdict s'applique d'ailleurs également au dessin. Greg Capullo et Ryan Ottley ont rendu une copie très correcte, excellente lors des scènes d'action, un peu moins dans les autres scènes, délaissant un peu trop souvent les décors. Le monde a donc un nouveau sauveur, mais pour l'instant il n'a rien apporté de plus aux récits de super héros, même si cela reste agréable à lire. Un bon divertissement.