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L'Or du vice

Jacques Lamontagne (Dessinateur), Thierry Gloris (Scénariste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 23/02/11  -  BD
ISBN : 9782302014978
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emilie   - le 31/10/2017

L'Or du vice

Passionné d’histoire – il détient un DEA dans cette discipline –, Thierry Gloris est le scénariste de plusieurs séries historiques comme Le Codex Angélique et Waterloo 1911 chez Delcourt, et Malgré nous chez Quadrants.

Après avoir été dessinateur pigiste pour d’importantes agences de pub et maisons d’éditions, ainsi que pour des magazines humoristiques, le dessinateur québécois Jacques Lamontagne s’est lancé dans la BD en 2004 avec Les Druides chez Soleil.

L’Or du vice est le deuxième tome d’Aspic, Détectives de l’étrange et le second volet du diptyque amorcé avec La Naine aux ectoplasmes.

Des nains, des détectives, des seigneurs du crime, des médiums et des spectres… Entrez dans la danse !

Alors que les investigations d’Auguste Dupin sur la disparition de la médium Kathy Wuthering et l’enquête de Flora sur le vol de la montre d’Hugo se révèlent liées, le milieu du crime organisé parisien est sens dessus dessous. Maldoror, son grand patron, enrage devant les remous causés dans les bas-fonds par l’affaire de la naine aux ectoplasmes et lance ses sous-fifres à sa recherche.
Sans compter que le surnaturel vient pointer le bout de son nez dans cette histoire en la personne de Javert, un bien méchant spectre qui obéit au doigt et à l’œil au responsable de toute l’affaire…
Tout ce petit monde est enferré dans une infernale sarabande autour de la même question : qui a enlevé Kathy Wuthering et pourquoi ?
 
Un deuxième tome qui tient les promesses du premier, et plus encore !

Fidèle à l’esprit du premier, ce deuxième opus est tout aussi drôle et enlevé.
Venant conclure les enquêtes amorcées dans La Naine aux ectoplasmes, on retrouve dans L’Or du vice son esprit trépidant et sa langue truculente, soutenu par un dessin impeccable qui rend parfaitement le comique inhérent au récit.

Mais ce deuxième tome apporte aussi son lot de surprises et de révélations, car les secrets de certains personnages y sont mis à jour, venant enrichir une intrigue fort bien construite et extrêmement entraînante, comme les pas de french cancan du Moulin Rouge sur la scène duquel vont se retrouver Hugo et Flora…
 
Révélations surprenantes sur notre détonnant duo de détectives

Ainsi, grâce à de surprenantes révélations sur leur passé, nos deux enquêteurs en herbe gagnent en profondeur.
La véritable identité du « jeune » homme est d’ailleurs une véritable trouvaille scénaristique, pleine d’originalité et pourtant totalement cohérente dans le récit tourbillonnant de bonnes idées que nous offre ici Thierry Gloris.
Leurs disputes et drolatiques joutes verbales du premier tome se changent peu à peu en complicité et en une véritable amitié. Leur duo détonnant, la belle fille électrique, intelligente et insolente et le nabot lubrique, charmeur et plein de vie, vole la vedette au grand détective Dupin, au propre comme au figuré…

Mais les autres personnages ne sont assurément pas en reste, et le soin qui leur est apporté enrichit d’autant plus ce passionnant Or du vice. Mention spéciale à Jasmine Neige, médium de son état, dont l’irrésistible apparition en forme de deus ex machina sauve la mise de notre paire de détectives en herbe face au spectre Javert…

Un hommage réussi à la littérature populaire du XIXe siècle

Dans La Naine aux ectoplasmes comme dans L’Or du vice, Thierry Gloris fait de son récit un hommage appuyé à la littérature populaire du XIXe siècle.
Outre le personnage du détective Auguste Dupin, qui fut créé par Edgar Allan Poe dans le roman Double assassinat dans la rue Morgue, d’autres figures littéraires célèbres y font leur apparition, à commencer par la brochette de criminels hauts en couleurs menée à la baguette par le redoutable Maldoror.
Avec une éclatante virtuosité, le scénariste s’amuse à dénouer les fils d’une intrigue savamment étudiée. Pour notre plus grand plaisir, il joue à emmêler les genres de l’enquête policière, du mystère surnaturel et du crime crapuleux. Les emprunts qu’il fait à la littérature sont du reste habiles et parfaitement intégrés à l’intrigue.

C’est donc à un double jeu de piste que nous convient Thierry Gloris et Jacques Lamontagne. Non content de nous emmener sur les traces de La Naine aux ectoplasmes, ils nous invitent dans un puzzle de références centré autour du Paris populaire du XIXe et en particulier de sa littérature, à la manière d’Alan Moore dans La Ligue des Gentlemen Extraordinaires.
 
On peut bien sûr apprécier Aspics, Détectives de l’étrange sans avoir lu les œuvres auxquelles il se réfère, mais les connaître, ou les découvrir, s’avère au final un petit plaisir de plus.

Avec cet excellent deuxième tome, dont la fin laisse espérer une suite, gageons que les enquêtes de notre détonnant duo de détectives en herbe ne font que commencer !

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