Sale fric

Sale fric

Né aux États-Unis, Brian Azzarello est passé par la case Batman et Superman avant de lancer en 2005 sa propre série : Loveless. Pour Sale Fric, il a choisi de travailler avec Victor Santos, un espagnol qui vit à Bilbao et pour qui c'est le premier album.

Ancien footballeur vendeur de voiture...

Ancienne gloire du football américain lorsqu'il était étudiant, Richard Junkin a dû arrêter sa carrière à cause d'une sale blessure au genou. Il est devenu vendeur de voitures dans une grande concession. Un mauvais vendeur de voitures... tellement mauvais que son patron lui confie une mission loin des autos. S'il veut conserver son job, il doit devenir l'ange gardien de sa fille, une belle qui aime les soirées mondaines et les histoires troubles... Et allumer ses chaperons...

Un polar plutôt réussi

Deuxième titre du nouveau label Dark Night de Delcourt (après le décevant Le Frisson), Sale Fric est un polar noir dans lequel un raté se retrouve dans un monde qui n'est pas le sien : celui des stars et des starlettes et de leur entourage. Seul avec ses poings, il aura la mauvaise idée d'un peu trop les utiliser pour protéger la jeune femme dont il a la garde.

L'album vaut essentiellement pour son personnage central que l'on sent amer d'avoir dû arrêter sa carrière, en plein doute par rapport à son métier et surtout complètement perdu. Il est trop tendre pour affronter ce milieu et surtout ses femmes. Envers cet homme en pleine descente aux enfers, l'empathie fonctionne parfaitement. On prend fait et cause pour lui et l'on suit avec intérêt ses aventures, ne serait-ce que pour savoir s'il va s'en sortir. Le parti pris du noir et blanc fonctionne parfaitement pour ce type d'histoire. Il permet de se concentrer sur les personnages tout en replongeant le lecteur dans les années 50.

Au final Sale Fric est une bande dessinée plutôt réussie dans son genre. On la conseillera pour son personnage et son dénouement. À découvrir.