Sept survivants
Luca Blengino écrit pour le cinéma d’animation en Italie mais est également romancier, dramaturge et comédien. Il s’est déjà illustré chez Delcourt en scénarisant notamment Flamingo et Gaijin.
Denys est le dessinateur de Comptine d’Halloween, sa première publication, et de Dans la nuit paru chez Delcourt.
Tous deux se sont illustrés dans deux épisodes de la série Le Casse chez Delcourt. L’exercice du one-shot au sein d’une série continue donc dans ce premier épisode de la saison 2 de Sept.
Un tunnel maléfique
En pleine tempête de neige aveuglante, sept hommes et femmes s’engouffrent dans un tunnel des Alpes françaises dans lequel leur survie est mise en jeu.
Thomas Blanco, dangereux criminel et trafiquant de drogue, et sa petite amie toxico angoissée, Asia, roulent à toute allure et sont poursuivis par Martin, inspecteur des stups. Angela et son mari Victor, couple à bout de souffle, cherchent à rejoindre la France au plus vite, accompagnés du frère de Victor, Matthias.
Le tunnel dans lequel ils se sont tous engouffrés semble d’emblée sans fin. À l’intérieur, les six vont finir par rencontrer Thélonius, homme bien sous tous rapports disant avoir perdu sa mère alors qu’il est en panne dans le tunnel.
Les sept vont rapidement se rendre compte qu’on ne peut pas sortir de ce tunnel en forme de spirale infernale. Au fil des jours passés à rouler et à chercher une sortie, les sept âmes doivent survivre et éviter d’être dévorées par les zombies qui le hante.
Un huis clos angoissant
La saison 2 de Sept commence sur une aventure qui comporte les ingrédients incontournables de l’horreur, bien ficelée et rebondissante. Blengino sait emporter ses protagonistes dans l’angoisse grâce à ce tunnel décrit comme une espèce de monstre interférant dans leurs esprits. On comprend alors que les victimes emprisonnées ne sont pas si innocentes et sont parfois animées par un côté sombre et inquiétant. C’est bien de cela que se nourrit le tunnel : les sentiments cruels et lâches que l’homme sécrète inévitablement.
Si Blengino sait créer une ambiance psychologique cauchemardesque, Denys a su l’exprimer graphiquement avec un style profondément réaliste, des couleurs rappelant le ventre de l’enfer et un découpage très dynamique des plans. En effet, dessiner un tunnel sur près de 64 pages requiert une grande inventivité dans la mise en scène. On appréciera le réalisme lors des quelques scènes sanglantes… Sept survivants est un thriller tordu et parfois gore, comme on aime que le soient les zombies-stories.