Juliette Forever

Stacey Jay est une romancière américaine. Mère au foyer, elle consacre une grande partie de son temps à l’écriture et à sa famille. Elle a déjà écrit quelques romans qui sont principalement destinés à un public de jeunes adultes, tels que You Are So Undead To Me, The Locket ou Dead On The Delta (non parus en France). Ses romans sont souvent très sombres, et liés à la mort. Juliette Forever est suivi d’un autre roman intitulé Roméo Forever. 

 

 

La quatrième de couverture nous annonce la couleur : oubliez tout ce que vous pensez savoir de Roméo et Juliette. Plus d’histoire d’amour éternel, de sacrifice désespéré et de théâtre Shakespearien. Roméo a trahi Juliette. Pour obtenir l’immortalité et rejoindre l’ordre des Mercenaires, il a fait en sorte qu’elle meurt par amour. Juliette, en se sacrifiant ainsi, a elle aussi gagné l’immortalité mais dans les rangs des Ambassadeurs de lumière. Ces deux ordres s’affrontent sans relâche, et la Terre est leur terrain de jeu. Les Ambassadeurs ont pour mission de réunir les âmes sœurs, les Mercenaires, eux, doivent faire en sorte que l’un des amants tue l’autre. 

 

Au début du livre, Juliette est à nouveau envoyée sur terre pour une nouvelle mission confiée par les ambassadeurs. Son âme vient s’installer dans le corps d’Arielle, une jeune fille mal dans sa peau qui vient d’être trahie par son potentiel petit ami.  Roméo, lui aussi, a été envoyé au même endroit, dans le corps du petit ami en question, et va tout faire pour contrecarrer les plans de sa belle. Mais rien ne va se passer comme prévu.  

 

 

Il est vrai que l’idée était intéressante. Faire de Roméo et Juliette des ennemis, pour tordre le cou au mythe et redonner du piquant à la légende, c’était un pari audacieux.  La narration se fait intégralement du point de vue de Juliette. On comprend bien l’histoire des ordres qui s’affrontent, le déroulement des missions, et on retrouve les personnages de l’œuvre, avec des citations de la pièce, et des références à Shakespeare. On y trouve même une petite pointe d’humour : ce serait en fait Roméo lui-même qui aurait soufflé l’histoire au dramaturge, et qui en aurait déformé la fin. Bref, de l’audace et de l’idée. 

 

 

Les personnages ne surprennent qu’un temps : Juliette incarne une jeune fille fragile, instable émotionnellement, qui a besoin d’aide pour se battre et qui se plaint à coup de longue tirade sur les désillusions de l’amour. Roméo est le grand méchant qui, en fait, est mystérieux et aime toujours secrètement sa Juliette.  Un troisième personnage, Ben, aux allures de preux chevalier vient au secours de la belle, avec tous les clichés qui vont avec : beau, serviable, protecteur…Bref, du bon et du moins bon. 

 

Pour résumer en quelques mots, on y trouvera : du surnaturel, des âmes sœurs, de l’amour, des héros un brin stéréotypés et une fin qui laisse perplexe. 

 

On se surprend quand même à vouloir lire la suite, avec le petit espoir que le second opus sera plus réussi que le premier, en suivant cette fois le point de vue de Roméo. A suivre donc…