Le journal de Jonathan Harvester
Romain Slocombe, né en 1953, est écrivain, réalisateur, traducteur, illustrateur, auteur de bandes dessinées et photographe. On lui doit notamment Drôle de dragon à Tokyo (Syros, 1992), Carnets du Japon (PUF, 2003), ou encore le film Week-end à Tokyo (1999) parmi de nombreuses autres réalisations. Le journal de Jonathan Harvester est le premier volet d'une trilogie.
Il est accompagné pour cette série de Freddy Martin, dessinateur né en 1966. Amateur de comics, il a participé à plusieurs séries, notamment Serpenters avec Thomas Mosdi, ou encore Après la guerre avec Luc Brunschwig.
Des travaux mystérieux...
Jonathan Harvester, journaliste scientifique anglais, est envoyé au Japon afin de recueillir des informations sur les travaux du professeur Muraki qui font autorité en matière de sérum sanguin. Au fil de ses recherches, Harvester découvre l'existence d'un mystérieux procès ayant eu lieu après la seconde guerre mondiale où ont été jugés pour crimes de guerre des médecins militaires...
Une période de l'histoire assez peu abordée
Romain Slocombe aborde dans cette série un sujet longtemps occulté : les expériences bactériologiques de l'Unité 731 en Mandchourie cautionnées par l'Armée impériale japonaise. Il ne se contente pas d'évoquer les atrocités commises à cette époque, puisqu'il ajoute une dimension fantastique au récit, avec les étranges cauchemars dont le journaliste est victime. On trouvera également de nombreuses références au Dracula de Bram Stocker, entre les prénoms des différents protagonistes (Jonathan, Mina), la forme du journal relatant les événements, le sang... ces éléments ne viennent pas perturber le bon fonctionnement de l'histoire, et contribuent à son originalité.
La narration est parfaitement servie par le dessin de Freddy Martin, qui par son côté très photographique permet de rendre à merveille les expressions des personnages, et la froideur du professeur et de sa fille. La mise en couleurs quant à elle finit de renforcer l'atmosphère mystérieuse de l'album. Ce premier tome des Fabriques de la mort aborde un sujet difficile sous un angle original, en distillant l'horreur des expériences japonaises au prisme du fantastique et de l'onirisme. Une série à suivre !