Saigneur de Guerre Les Balmes Rouges -1

Manuel Essard a fait un tas de petits mais aussi de grands boulots avant de venir à l’écriture. Éboueur, pigiste effréné, libraire un peu partout, animateur d’atelier d’écriture mais aussi porteur de journaux, travailleur exploité chez les « Burgers américains » pour finir enfin sans être essoufflé devant la page blanche. Ancien auteur des éditions Fleuve Noir dans les années 1990, on lui doit des romans comme La forteresse pourpre (1993) ou encore De bitume et de sang (1991). Récompensé par un prix du public, il revient de nouveau vers nous avec ce roman, déjà sorti en 1992 (Fleuve Noir) qu’il a remanié pour les éditions Lokomodo.

 

 

La fin est proche pour l’Empire. Chaque royaume tombe devant l’Armée Sombre du Seigneur Hilf Zorkèr.

 

Le chaos règne en maître sur le monde et ses habitants attendent la fin sans beaucoup d’espoir.

 

Seul encore le fier château de la Dame Blanche semble être le dernier bastion devant le mal qui approche. L’ultime rempart avant que sonne le glas de la fin de l’Empire. Dans la population il ne reste que peu d’espoir et même la fine fleur de la chevalerie que sont les Gardes Blancs s’attend au pire.

 

Pourtant il reste bien une solution pour tenter d’endiguer le flot mortel de l’Armée Sombre : les Chevaliers vampires.

 

Faction à la force phénoménale, d’une réputation sulfureuse, due notamment à l’armure que portent ces chevaliers. En effet c’est elle qui donnerait leur force et pouvoirs à ses porteurs en se gorgeant du sang des victimes tombées.

 

La Dame Blanche décide d’envoyer la princesse Fhillor, sa propre fille, requérir leur aide. Mais la route vers les Balmes Rouges ne sera pas de tout repos pour la jeune femme.

 

Accompagnée par un barde, Rigolasse, à la langue un peu trop pendue, Fhillor saura se montrer à la hauteur malgré les trahisons et complots qui seront sur sa route.

 

Arrivée devant le tunnel d’accès des Balmes Rouges le doute va s’emparer de la jeune femme. Arrivera-t-elle à rencontrer les fameux Chevaliers Vampires et surtout les convaincre de venir au secours d’un Empire moribond ?...

 

 

Voici une histoire de chevalerie assez atypique, en effet les preux chevaliers sont remplacés par des chevaliers vampires à la force phénoménale. L’auteur nous propose un monde sous l’urgence d’une fin du monde annoncée par les hordes de l’Armée Sombre qui détruisent tout sur leur passage.

 

Seule, l’héroïne semble avoir le pouvoir d’arrêter tout cela. Mais cette jeune femme aux ascendants très particuliers va devoir se mettre en quête d’une faction qui pourrait être plus dévastatrice que l’Armée Sombre.

 

Le lecteur va suivre les pas de la Princesse Fhillor vers l’inconnu et son destin qui ne seront pas de tout repos.

 

Beaucoup d’action dans cette histoire, une intrigue très rapide où les chapitres défilent vite. Ainsi 63 chapitres pour 331 pages (ce qui fait pas loin d’un chapitre toutes les cinq pages en moyenne) vont emporter le lecteur dans cette course poursuite où trahisons, pièges et complots vont accompagner Fhillor.

 

Peut-être un peu trop vite d’ailleurs, car les personnages ne sont pas vraiment très travaillés. Ils manquent de profondeur, l’auteur a choisi de privilégier le côté action et vitesse dans son intrigue. Chacun des acteurs arrive dans l’histoire sans vraiment être présenté, ce qui est un peu dommage.

 

Car il y a de très bonnes idées, comme l’armure des chevaliers vampires qui se nourrit de sang ou encore cette jeune femme dans un monde d’homme qui, à la manière d’une pucelle bien connue, arpente les champs de bataille sans peur.

 

Voici donc un roman de chevalerie auquel une dose de fantastique a été ajoutée, une héroïne volontaire et une ribambelle d’aventures menées tambour battant. Ce n’est sûrement pas du très grand fantastique, mais plutôt un bon moment à passer calé dans le fauteuil de son wagon.