La Fille du parrain

Gabrielle Zevin est scénariste et vit à New York. Outre son travail pour le cinéma, elle est également l’auteur de Une vie ailleurs et de Je ne sais plus pourquoi je t’aime. La Fille du parrain, deuxième tome d’une trilogie et suite de la Mafia du chocolat, met en scène Anya Balanchine, issue d'une famille mafieuse, dans le New York des années 2080 où le chocolat est prohibé.

 

 

A sa sortie de la prison pour mineurs de Liberty,  Anya Balanchine n'aspire qu'à une chose : terminer le lycée. Mais le refus de son retour dans son ancien établissement va s'avérer être le cadet de ses soucis. Entre les pressions de Charles Delacroix pour qu'elle reste loin de Win et les menaces persistantes à l'encontre de ses proches, Anya se voit contrainte de fuir au Mexique où le chocolat est licite. L'ennui quand on demande une faveur aux puissants du commerce du chocolat, c'est qu'à tout moment on peut vous demander de la retourner...

 

 

La Mafia du chocolat était un tome introductif réussi et c'est avec plaisir que le lecteur retrouve Anya et ses proches. Mais le plus agréable est de voir que chacun d'entre eux évolue au cours des pages, de mêmes que leurs relations avec les autres.

 

Le personnage principal, qui ne jurait que par les recommandations de son défunt père, s'émancipe et se décide à avoir sa propre ligne de conduite. Adolescente étouffée par les responsabilités dans le premier tome, Anya ressemble désormais à une jeune adulte qui décide de ne plus se laisser porter par les évènements.

Natty, la très effacée petite sœur, grandit de façon spectaculaire et l'histoire nous laisse deviner qu'elle devrait prendre de l'importance dans les futurs projets d'Anya.

 

On en apprend également davantage sur des personnages qui constituaient le décor de fond du tome un : Scarlett, Yuji, Sophia... Seule ombre au tableau, le personnage Win ne semble pas gagner en profondeur dans ce tome alors qu'il était l'un piliers de l'histoire initiale.

Enfin, l'auteur amène de nouveaux protagonistes qui apportent un peu de fraîcheur au tout.

 

 

Loin de se contenter du simple concept du chocolat illégal, Gabrielle Zevin dévoile au fur et à mesure le fonctionnement du commerce international du chocolat. On y découvre les rivalités entre les quatre plus grands distributeurs (dont les Balanchine qui sont en chute libre) mais aussi le quotidien de cultivateurs de cacao. 

Anya, de son coté, est bien vite dépassée par les enjeux de certaines alliances qu'elle a pu passer. Néanmoins, elle finit par comprendre qu'elle a plus à gagner à s'intéresser au chocolat qu'à le détester ou à le fuir. En effet, Anya porte le nom d'un parrain du chocolat et a désormais un casier judiciaire. Dans ces conditions, difficile de s'orienter dans les sciences médico-légales comme elle souhaitait le faire en premier lieu... Cependant, fidèle à sa morale, elle refuse de sombrer dans la criminalité.

 

En conclusion, la Fille du parrain est une suite tout à fait réussie qui annonce une fin de trilogie plutôt intéressante. Bien que différent du premier tome, ce volet devrait être autant apprécié que la Mafia du chocolat. Loin de sombrer dans la facilité, Gabrielle Zevin apporte de la profondeur à ses personnages ainsi qu'à son univers.