Une vie ailleurs

Une vie ailleurs

Diplômée d’Harvard, Gabrielle Zevin est scénariste. Un de ses scénarios, Conversations with Other Women, vient d’être porté à l’écran avec  Helena Bonham Carter et Aaron Eckhart dans les rôles principaux. Gabrielle Zevin vit à New-York où elle est née, avec son chien Mrs de Winter et son compagnon réalisateur. Son premier roman, Une vie ailleurs paraîtra au même moment en France, en Angleterre, aux Etats-Unis.

La vie continue…à l’envers

Liz Hall se fait renverser par un taxi. Quand elle se réveille, elle est à bord d’un grand bateau dans la même cabine qu’une certaine Thandi, et à quelques mètres d’une de ses idoles, le chanteur de Machine. Le paquebot emmène ses passagers vers Ailleurs, un monde où les êtres humains et les animaux recommencent à vivre après leur mort, à la différence près que plus le temps passe, plus ils rajeunissent. Un monde où l’accueille Elisabeth, sa grand-mère morte du cancer avant la naissance de Liz. Un monde que Liz rejette en bloc au départ. Mais aussi un monde où l’attendent des expériences qu’elle n’aurait jamais pu vivre sur Terre.

Un livre qui renverse la vapeur… et les préjugés

Lancement international, présentation du livre comme un "futur classique", plusieurs éléments avaient suscité ma méfiance quant à ce roman que je soupçonnais de n’être qu’un produit marketing de plus, profitant de l’engouement actuel pour le paranormal  ! Les objectifs originaux de l’héroïne (passer son permis, rentrer à la fac et, bouquet final, se marier) n’ont fait qu’accroître mes réticences. Mais au fur et à mesure des pages, sans que je m’en aperçoive, mes préjugés s’affaiblissaient, laissant place à un intérêt croissant pour l’évolution des personnages.
Parce que justement Liz dépasse ses premières préoccupations pour se construire une vie qui ne s’inscrit pas forcément dans les modèles de la société américaine terrienne. Les liens entre les protagonistes sont complexes ; la relation qui unit Betty et Liz se fait l’écho des rapports entre parents et  adolescents :  un mélange délicat de défiance, d’incompréhension et d’amour.

Le livre ne s’attarde jamais dans sa dimension pseudo métaphysique Liz et Thandi amorcent une discussion sur le ressenti de leur expérience commune, sur la réalité de ce qui leur arrive mais l’intrigue reprend vite le dessus. On pourrait aussi craindre les emprunts à la philosophie bouddhiste avec le cycle perpétuel des morts et des naissances mais là encore l’histoire ne s’appesantit pas…

Plus qu’une réflexion sur la mort, Une vie ailleurs retrace les étapes qui conduisent Liz à une vie qu’elle a choisie sur Ailleurs. Pour rappeler aux nostalgiques du passé qu’il faut regarder la vie devant soi, ici et maintenant, et nulle part ailleurs.