L'Ombre de Montsavy

Jean-Luc Marcastel est un écrivain français, il est né à Aurillac en 1969. Après des études d'histoire, il enseigne plusieurs années avant de se consacre à l'écriture. On lui doit la série Louis le Galoup de 2005 à 2010 en cinq volumes et Frankia, une trilogie  steampunk, en 2009.

Cet écrivain a reçu plusieurs prix comme le Grand Prix Elbakin. Ses œuvres sont faites de fantastique, de moyen-âge ou encore de magie et de vapeur. Avec une imagination débordante l'auteur emmène très facilement les lecteurs dans ses univers. 

Sur les pas du Lion Blanc d'Occitània 

Alban continue son chemin vers la commanderie des l'Ordre des Traquebestes. Il veut partir seul et laisser derrière lui la caravane et ses amis par peur pour eux.
Bien sûr, personne ne veut en entendre parler. Le bourru Jorge en premier qui tente tout pour le faire changer d'avis, d'autant que la région n'est pas sûre pour quelqu'un de seul...

Acceptant de rester avec la troupe, les voilà repartis vers la ville de Montsalvy. Mais cette cité n'est plus que l'ombre d'elle même, le Mont Sauveur est bien loin de son nom. En effet, la sombre abbaye semble cacher bien des secrets. Les cris qui s'élèvent certaines nuits, les religieux aux cœurs de pierres et leurs terribles limiers renforcent le sentiment de danger quand Alban et ses amis arrivent aux portes de la ville.

Entre faux fuyants et partie de cache-cache, notre jeune héros aura fort à faire pour triompher du mal qui gangrène la ville et entraîne cette aura de peur au sein des habitants.

C'est sur ce mont solitaire où les vents soufflent aux diable que la tragédie va se jouer. Alors ami, écoute la suite de la Geste d'Alban...

Le conteur reprend le fil de son histoire... 

L'auteur reprend le même principe que dans son premier tome. La geste de héros continu avec le verbe haut d'un conteur. Avec des phrases et une gouaille qui sent bon le terroir, voici de nouveau Alban et ses aventures. Le jeune homme a toujours du mal dans ses relations, par peur d'être rabroué, rejeté et cela malgré toute les bonnes intentions de ses amis de la caravane.

La tension est plus présente dans cet opus, dû au fait des forces en présence, comme le terrible abbé et ses créatures difformes. Le mal est plus insidieux même si l'on retrouve un tas de créatures de Malbestes, des plus noires et affamées.

Une fois de plus, l'auteur nous emporte dans son moyen-âge ou se mélange le fantastique et une certaine dose de suspense. Chaque personnages est décrit avec force détails, permettant ainsi une jolie galerie de portraits. Même si certains restent encore dans l'ombre, comme la belle et mystérieuse Lamia...

Les relations d'Alban avec elle sont très bien rendues. L'amour naissant du jeune homme, sa peur que cela ne soit pas réciproque et le secret qui entoure la belle Lamia sont autant de leviers pour relancer l'intrigue et l'intérêt du roman.

Cette fois-ci tout ce petit monde se retrouve dans la ville de Montsalsy et surtout la sombre abbaye aux mains du père Lacerta. Tout au long des pages, c'est un jeu du chat et de la souris pour la troupe qui tente de se cacher aux yeux inquisiteurs de l'ecclésiastique. La scène dans le château avec le spectacle, la tension qui monte crescendo et le dénouement surprise qui vous attend est tout à fait dans le ton.

Les scènes d'actions sont fortes, les combats avec les terribles limiers ou ces petites pestes que sont les dracs donnent un caractère angoissant au récit.
Jean-Luc Marcastel avec une plume vive et enjouée, un rythme soutenu et des descriptions imagées emporte les lecteurs dans son univers de conteur. Vous sourirez sous les tirades endiablées, vous entendrez crépiter l'âtre tel un feu d'enfer, car voici venir l'histoire du Lion Blanc d'Occitània. Ce deuxième opus se fini trop vite et on attend déjà avec impatience la suite.

Une petite note pour parler du glossaire ainsi que les illustrations ou encore des « archives » dévoilées des Chroniques de Maljours qui peaufinent cet excellent roman, chacun à sa manière apporte une pierre à cet édifice.