Temps mort

 

Franck Sachet publie ici son premier roman de science-fiction après avoir déjà signé plusieurs nouvelles. On le trouve en version papier sur Amazon et en version électronique sur plusieurs plateformes d'édition électronique. L’auteur, ingénieur informaticien, aborde ici son sujet de prédilection, le voyage temporel. 

 

 

En 2040, l'humanité a beaucoup progressé et les maladies génétiques ont disparu. Sauf pour quelques cas très rares comme celui de Joris, dont la maladie, en l'absence de marché rentable en perspective, n'attire pas la recherche médicale . Pourtant, aidé par des parents dévoués et admirables, Joris compense sa faiblesse physique par une grande acuité intellectuelle, et fait des études poussées.

 

Devenu adulte, Joris apprend que les médecins ont fait des avancées dans le traitement de sa maladie. Mais il reste à effectuer des tests sur l'être humain, pour lesquels le jeune homme se porte volontaire. Commence alors pour Joris un traitement douloureux qui le mènera vers une évolution inespérée. Mais Joris ignore que le début de sa guérison est aussi la suite d'une machination qui le conduira à faire des choix déchirants, pour lui et ceux qu'il aime.

 

 

Le roman est construit en parties distinctes qui déroulent une intrigue qui ne surprend pas vraiment, en dehors de la machination qui scelle le destin du héros. Bien écrit, le livre souffre d'un défaut récurrent, le trop-plein d'explications. L'auteur explicite des éléments qui se comprennent tout seul, et répète plusieurs fois des informations que le lecteur a déjà assimilées. Ces répétitions alourdissent le récit et l'allongent sans bénéfice.

 

Quelques scènes peinent à convaincre, comme lorsque Joris, à son deuxième jour de formation militaire, prend le dessus sur plusieurs hommes entraînés depuis plusieurs mois. Il y a aussi des personnages secondaires dont l’utilité reste à démontrer, comme la sœur de Joris. Celle-ci est mise en situation au début du texte mais elle disparaît bien vite sans laisser de trace.

 

La fiabilité des présupposés scientifiques permettant le voyage temporel laisse songeur. L'homme réussirait à dématérialiser son corps en 2040 mais devrait attendre six siècles pour parvenir à le rematérialiser. Ceci, avec une étrange vision du XXXIe siècle, qui associe technique du voyage temporel et déplacements à cheval, laisse perplexe.

 

Mais l'histoire de Joris reste agréable à suivre, et ce roman aborde notamment la problématique du handicap physique avec dignité et justesse. Un premier roman assez réussi mais qui aurait gagné à être plus court.