L'Empereur écorché
Mark Lawrence, un auteur de tous les jours
Mark Lawrence a rencontré le succès avec sa trilogie de l'Empire brisé, malgré le parti pris de mettre en scène un héros méchant, mauvais et mesquin. L'auteur est pourtant un père de famille heureux, avec quatre enfants dont il s'occupe attentivement. Il cultive également la terre et s'essaye même au brassage de la bière, certainement pour se détendre de son travail de chercheur en intelligence artificielle. Et il trouve même le temps d'écrire...
La fin de l'ascension sociale
Jorg est devenu roi de plusieurs États, mais cela ne lui suffit pas. Il a l’intention d’aller plus haut et de devenir empereur afin de régner sur les terres de l'Empire brisé. Le jeune monarque veut également détruire son père, le tuer de ses propres mains, et cette envie de vengeance dicte nombre de ses actes. La route vers le pouvoir est cependant complexe et Jorg a compris qu’il ne peut surmonter tous les obstacles à coups d'épée.
Car il y a le Roi Mort, souverain énigmatique dont les armées de zombies commencent à envahir les terres habitées. Sa magie est puissante et il semble invincible. Et puis les Bâtisseurs sont de plus en plus présents dans la vie de Jorg, qui lutte pour échapper aux ambitions des autres et réaliser les siennes. Les responsabilités s’accumulent sur les épaules de celui qui va bientôt devenir père. Jorg connaîtra-t-il la peur ?
Un héros antipathique, mais pas que
L'auteur jongle entre de nombreux domaines et amalgame les opposés. La magie du Roi Mort côtoie la technologie nucléaire des Bâtisseurs, dont les aspirations occupent plus de place dans le récit. Il est cependant difficile d’identifier les objectifs de chacune des factions, Jorg se chargeant de semer le chaos parmi eux.
Comme de plus en plus fréquemment, ce roman suit plusieurs trames en simultanée, avec notamment un récit actuel et un plus ancien de quelques années. Si l'objectif de la méthode est d'éviter le récit chronologique, cette division n'est pas toujours utile, et elle apporte bien peu à ce troisième tome.
Si Jorg vieillit au fil des volumes et devient moins sauvage, il utilise encore la violence bien au-delà des habitudes des héros classiques, ce qui reste sa particularité principale. Il parvient même à conserver ses vieux compagnons d'armes malgré tous les dangers qu'ils affrontent, ce qui n'est pas un mince exploit.
Ce volume comprend toujours beaucoup d'action, les aventures dans les contrées désertiques se révélant plus originales et intéressantes que la conquête du trône impérial, qui demeure assez classique. Un texte bien mené pour clore un original roman de fantasy.