Le Voyageur
La frontière, toujours
Dans un futur assez proche, l’exploration spatiale, abandonnée par les grands États, est relancée par de grandes multinationales. Après la réussite d’un premier vol inhabité, elles décident cette fois-ci d’organiser un voyage au-delà des limites connues et d’y inclure des astronautes, dans l’espoir d’imiter les grands explorateurs comme Colomb ou Magellan et de passionner le grand public. Un programme de sélection est lancé qui aboutit à un équipage aux talents variés, dont un journaliste chargé de conter leurs aventures, Cormac Easton. Le jour du décollage arrive et tout se passe bien…
… Sauf que les astronautes meurent les uns après les autres. Accident ? Meurtre ? Seul survivant, Cormac Easton n’en sait rien et attend que, comme convenu, le vaisseau fasse demi-tour arrivé à la moitié de son carburant. Encore une illusion ! le navire continue son odyssée. Cormac, suite à une décélération, se casse une jambe. De plus en plus morose, sûr de mourir, il décide d’enclencher le mécanisme d’autodestruction du navire.
Fin de l’histoire ? Non : l’infortuné astronaute survit, revenu temporellement au point de départ de sa mission. Et il revit chaque étape, chaque décès, observant l’équipage et son autre lui-même. Pourra-t-il cette fois-ci empêcher la catastrophe ?
Un roman original
De l’autre côté de la Manche, sur le continent, on connaît peu James Smythe, publié ici pour la première fois par les éditions Bragelonne. On se doit ici de saluer cet OVNI, proche par moments de l’ambiance du
Solaris de Stanislas Lem, très bien construit et doté d’une grande crédibilité psychologique. Peu à peu, le lecteur apprend le passé de la mission, de l’équipage et, bien sûr, celui de Cormac Easton, humain (trop humain ?) assez perturbé dans sa vie sentimentale. Condamné à revivre sa vie, piégé dans une boucle de Moebius, Easton cherche à briser le cercle. Après un début un peu laborieux,
Le Voyageur intrigue, émeut, questionne le lecteur. De quoi sommes-nous finalement capables ? À découvrir.