Les Racines du mal
Ian Tregillis est docteur en physique. Il a participé en 2005 au prestigieux atelier d’écriture Clarion, où il rencontre Walter Jon Williams. Les Racines du mal est son premier roman.
La Seconde Guerre mondiale
Nous sommes en 1939. Les nazis ont développé en secret un groupe de surhommes aux pouvoirs dévastateurs : certains manipulent le feu, d’autres passent à travers les surfaces solides ou voient l’avenir... Pour lutter à armes égales, les Britanniques font appel à leurs derniers sorciers pour invoquer et passer un pacte avec des forces antédiluviennes, les Eidolons.
Mais la sorcellerie a un prix, et les sacrifices à accepter s’avéreront peut-être plus élevés que les bénéfices obtenus...
Science contre sorcellerie
Uchronie prenant pour cadre la Seconde Guerre mondiale, Les Racines du mal est le premier volet d’une trilogie qui voit s’affronter science et sorcellerie. Ian Tregillis centre son récit sur les Britanniques et les Allemands, en dotant chacun des camps de nouvelles armes destructrices capables de changer la face du monde... Il évite de sombrer dans le manichéisme (gentils Anglais contre méchants nazis) en dressant toute une galerie de personnages profondément humains, qui font face à des choix dont ils ne mesurent pas toutes les conséquences. Les deux camps ont des personnes peu recommandables à leur tête, et on se demande parfois lesquelles sont les plus effrayantes...
On aurait pu craindre une débauche de scènes d’action sans intrigue à la hauteur, il n’en est rien : les personnages sont fouillés, et nous montrer le conflit par les yeux de protagonistes des deux camps permet de le saisir dans sa globalité. L’une des réussites de ce roman est de ne jamais minimiser les horreurs que la guerre entraîne, notamment dans ce qu’elle peut faire ressortir de pire ou de meilleur chez l’homme. Un autre point positif est que le rythme du récit ne faiblit pas jusqu’à sa conclusion, malgré l’épaisseur du livre. Cet excellent premier roman se dévore d’une traite, et on attend la suite avec impatience !
Qui de la science ou de la sorcellerie l’emportera ? Dans tous les cas, il semblerait que l’humanité n’en sorte pas indemne...