Ex-Heroes

Peter Clines est un auteur américain et scénariste hollywoodien. Il écrit depuis l’âge de huit ans des récits de science-fiction et de fantasy avec Les hommes-lézards du centre de la Terre, sa première saga. Après quinze années au service du cinéma et de la télévision, il s’est consacré à la publication d’articles et de critiques pour divers magazines. En 2010, il s’est attelé à l’écriture d’une pentalogie dont Ex-Heroes est le premier tome.

Des super-héros, des zombies, mais pas seulement…

Stealth. Gorgon. Regenerator. Cerberus. Zzzap. Le Mighty Dragon. Autant de héros qui veillaient sur Los Angeles et ses habitants jusqu’au jour où une épidémie frappa telle la foudre et tua des millions de personnes. Les rescapés de cette tragédie furent face à une épidémie qui transforma la population en zombies. Pour survivre, ils se regroupèrent dans des studios de cinéma transformés en une forteresse sous la garde des Ex-héros, luttant tant bien de mal pour ravitailler et représenter une once de force et d’espoir dont les survivants ont cruellement besoin. En ville, les zombies ne sont pas la seule source d’inquiétude. D’autres groupes se rassemblent en secret, gagnant jour après jour en puissance et menaçant la relative quiétude de la citadelle.

Des personnages charismatiques

Des super-héros et des zombies, un thème pas très original pourrait-on dire d’un œil non averti. Mais l’auteur ne pioche pas dans les comics comme tant d’autres le font allègrement. Les ex-héros sont issus de l’imaginaire de leur créateur qui leur attribue des pouvoirs pas forcément très originaux même si de belles idées en résultent : un guérisseur, un homme composé à 100 % d’énergie, un homme dragon, une sorte de cuirassé, un héros capable d’absorber l’énergie de ceux qui croisent son regard, etc. Malgré leurs superpouvoirs, pas toujours très efficaces face aux zombies, ces héros n’en restent pas malgré tout humains et font face à leurs propres problèmes, leurs doutes.  

Les victimes de l’épidémie, les zombies, se font appeler les Ex pour ex-humains. Lents, stupides, ils ne représentent pas un danger à proprement parler pour les Ex-héros qui sont capables de les éradiquer assez efficacement même si leur surnombre et leur omniprésence peuvent jouer de sales tours. Spectateurs de ce monde dévasté, ils laissent place à une troisième faction qui joue le rôle des super-méchants, les Seventeen, un groupe de malfrats dirigé par un leader charismatique bien que mystérieux et qui voue une haine sans égal aux héros. Présentés de façon manichéenne au début du récit, ils deviennent une menace très crédible au fil de la lecture.

Un univers riche et cohérent, entre passé et présent

En alternant des flashbacks au combat des super-héros face aux Ex et aux Seventeen, l’auteur nous plonge dans le passé afin d’en apprendre plus sur l’origine de l’épidémie, la découverte des pouvoirs des Ex-héros et leur tentative désespérée d’endiguer la propagation de l’épidémie à Los Angeles. De nombreuses références de comics, mais aussi de films (La Mort aux trousses, La Planète des singes...) ou de séries (comme... Doctor Who, ou Buffy) et de SF, imprègnent le récit, rendant l’atmosphère crédible et accrocheuse. Le rythme lui monte crescendo comme la menace des Seventeen. À la découverte de l’univers laisse place l’action dans les derniers chapitres, plutôt rondement menée. L’intrigue n’est pas exceptionnelle en soi mais réservera quelques surprises au lecteur.

Un roman de zombies alternatif mais crédible

En mélangeant super-héros et zombies dans Ex-Heroes, Peter Clines ne signe peut-être pas le roman de l’année mais parvient malgré tout à capter l’attention du lecteur de par ses bonnes idées et quelques originalités. Certaines lourdeurs peinent dans certains passages qui seront sûrement gommées dans la suite du second tome Ex-Patriots, paru en septembre 2015.