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Les Pilleurs d'âmes

Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 01/08/14  -  Livre
ISBN : 9782361831769
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SylvainB   - le 31/10/2017

Les Pilleurs d'âmes

Portrait de l’auteur

Quand on lit ici et là les commentaires des fans, Laurent Whale  promet beaucoup. Les Pilleurs d’âmes, lors de sa parution initiale chez Ad Astra, a d’ailleurs remporté le prix Rosny Aîné en 2011. Publié également aux éditions Critic (Les Damnés de l’asphalte) et Rivière blanche (Les Étoiles s’en balancent), Whale compte donc de plus en plus dans le petit monde de la science-fiction.

Passé et futur

En 1666, les Antilles sont ravagées par la piraterie. Un des plus grands capitaines de l’époque est un français, Jean-David Nau, dit l’Olonnais, et recherche toujours après une expédition sanglante de nouveaux matelots prêts à servir sous ses ordres. Bientôt est recruté Yoran Le Goff, compagnon de taverne et de bagarres d’Alexandre, dit Bras de fer… Sauf que Le Goff est un faux nom, cachant un espion venu de l’espace à la recherche d’un de ses ennemis, cachés dans un des équipages menés par l’Olonnais. Or, le bougre se cache et Le Goff (mais ce n’est pas son nom) n’est pas sûr d’avoir le soutien de sa hiérarchie très longtemps…

Fusion des genres

Les Pilleurs d’âmes marie avec une certaine dextérité science-fiction et roman d’aventures, de flibuste même. Reconnaissons tout de suite que les deux premiers tiers fonctionnent très bien. Les péripéties s’enchaînent sans fioritures et rappellent nombre de films de pirates (citons Captain Blood et gloire éternelle à Errol Flynn). La révélation des raisons de la venue sur Terre du « faux » Le Goff se fait plutôt adroitement d’un point de vue structurel… sauf qu’à un moment, le bât blesse.

La sentimentalité, voilà l’ennemi !

Ce roman constitue un hommage à la littérature populaire d’antan (et à la défunte collection Anticipation chez Fleuve noir), un projet digne d’être salué. Pourquoi encombrer cependant le dernier tiers du roman d’un excès de sentimentalité digne de Barbara Cartland ? Sans dévoiler l’intrigue, sachez ô lecteurs qu’il y a une princesse à sauver et que le héros, cet espion endurci, ce James Bond d’Altair, ce dur de durs (un tough guy comme disent les cousins d’Amérique), craque pour elle comme un collégien énamouré et risque tout pour la sauver, même alors qu’il est devenu hors-la-loi (à cause d’intrigues entre bureaux : les jeux de pouvoir de l’administration d’un empire galactique valent ceux d’une collectivité territoriale française). Ici, Laurent Whale échoue et c’est dommage : on a senti chez lui un réel brio. Mais rendre hommage à la littérature populaire, même en maniant ironie et distanciation, ne signifie pas pour autant qu’on va signer un chef-d’œuvre… Laurent Whale nous doit un autre livre.

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