La Maison des Mages

Adrien Tomas est un auteur de fantasy français né en 1986. Il a suivi des études d’écologie et de biologie de la conservation. Son premier roman, La Geste du Sixième Royaume, a reçu le Prix Imaginales en 2012. La Maison des Mages explore le même univers mais ne se veut pas une suite directe du premier roman, il est donc possible de les lire séparément.

Tiul est un étudiant de la Maison des Mages, et sans aucun doute le plus mauvais. Incapable de réussir le moindre sort, il passe plus de temps dans les tavernes qu’à la bibliothèque. Anthalus est un Nain déchu, rejeté, apatride. Il gagne sa vie tant bien que mal comme mercenaire, oscillant entre massacres et trahisons. Qiruë est la dernière représentante de son peuple : les Elfes. Chétive et constamment apeurée, elle n’arrive pas à trouver sa place.

 

Pourtant, et de manière aléatoire, le destin va les rassembler et les lancer dans une quête aussi improbable que désespérée… car, soyons honnête, aucun d’entre eux ne possède l’étoffe des héros. Entre machinations, complots, forces magiques et anciennes divinités puissantes, le Sixième Royaume est sur le point d’imploser…

Pour une intrigue semblant plutôt convenue

À la lecture de ce résumé, le lecteur de fantasy aguerri pourrait passer son chemin, en se disant qu’il a affaire, une fois de plus, à une énième histoire de high fantasy, dépourvue d’originalité. Il n’en est rien. La grande réussite de ce roman réside dans ses personnages, entre anti-héroïsme et lâcheté et dans son exécution nerveuse, maîtrisée, et pleine de rebondissements pas toujours anticipés !

À mon sens, la saveur particulière de cet ouvrage réside dans le côté subversif des personnages, de l’intrigue : difficile de trancher aisément entre le Bien et le Mal, le manichéisme n’existe pas et la Mort frappe tout et tout le monde sur son chemin. La morale est une notion très relative et cette façon de rendre les archétypes de la fantasy plutôt déviants est savoureuse. La fin, pas vraiment optimiste, rajoute une certaine profondeur à l’ouvrage et maintient l’ambiguïté du roman. La multitude de prismes et points de vue par lesquels l’histoire est racontée donne encore une dimension supplémentaire à l’histoire, et vous permettra de vous vous faire votre propre opinion sur chaque personnage.

Vous l’aurez compris c’est un vrai coup de cœur, où rien n’est jamais vraiment ce qu’il semble être et où l’ambiguïté des personnages et des situations donne toute son élégance au roman. Une belle réussite !