Au-delà...

On ne présente plus les auteurs : Xavier Dorison est connu pour avoir scénarisé plusieurs BD comme Le Troisième Testament ou Sanctuaire. Richard Marazano, lui, s’est illustré avec Le Complexe du chimpanzé.

 

 

Abel a décidé d'accepter la proposition de ses tortionnaires : poursuivre les expériences de mort provoquée et de réanimation. Mais c'est sans compter la persévérance de Sue qui parvient à le retrouver et à le sauver malgré lui. Il accepte de la suivre, mais ils sont trahis par le patron de Sue qui est lui aussi à la solde de Kadisha et de ses acolytes. Croyant Sue morte, Abel accepte de se livrer aux expériences de mort.

 

Abel est étendu sur un lit d'hôpital, en état de mort biologique. Les médecins s'activent autour de lui pour le ranimer, tandis que Sue, bien en vie et désireuse de se venger, se sert de son statut de fugitive pour attirer toute la police de Chicago vers l'hôpital...

 

 

Ce troisième et dernier tome conclut la trilogie en apportant les réponses aux questions posées dans les deux premiers.

 

Les personnages énigmatiques dévoilent leur histoire et leurs faiblesses - mention spéciale à Koontz, être presque fantomatique dont la silhouette noire assombrit toute l'histoire. Le père Djabraïl aussi, personnage secondaire dont on ne comprend l'identité qu'à la fin, apparaît comme une source de mystère qu'on ne dissipe pas complètement. Quant à Abel et Sue, ils se sauvent mutuellement la vie plusieurs fois ; on en vient même à espérer une sorte d'idylle entre eux, ou une forme de collaboration.

 

 

C'est le travail psychologique du deuil, déjà bien présent dans les premiers volumes, qui est ici le plus développé, toujours en lien avec les expériences de mort et de réanimation. On découvre que chaque protagoniste de l'histoire a perdu un être cher (ou est sur le point de mourir). Cette plaie qui ne se referme pas est le leitmotiv caché des médecins et policiers qui se comportent en apprentis sorciers. Ils en deviennent d'autant plus humains et leur psychologie se complexifie, pour le bonheur du lecteur qui n'est plus dès lors dans du manichéisme, mais au contraire dans une histoire tragique où toutes les certitudes s'effondrent et où seules subsistent des questions : que serions-nous prêts à faire pour ramener de la mort notre femme ou notre enfant ? Qu'y a-t-il après la mort ?

 

Et toujours la même ambiance sombre, nocturne et pluvieuse dans cet album qui finit malgré tout sur un beau soleil, dans la tristesse mais aussi la sérénité.