Redwin de la forge

Nicolas Jarry est un scénariste français de BD, c'est sa rencontre avec Jean-Luc Istin qui sera déterminante pour sa future carrière dans ce monde de bulles et de dessins. Il sera remarqué avec Chroniques de Magon, et Les Brumes d'Asceltis. Depuis quelques années sa bibliographie s'est enrichie, et on y trouve même des romans avec toujours une empreinte fantastique-fantasy.

 

Aux dessins, on retrouve Pierre-Denis Goux qui, dès son premier album Merlin le prophète, se dirige vers un monde de contes, de fantasy et de fantastique. Dernièrement, en plus de Nains 1 : Redwin de la forge, on le retrouve aux dessins du premier tome du cycle Les Maîtres Inquisiteurs. 

 

 

Redwin se sent cloisonné et incompris. Alors que son père forge avec talent des outils agricoles et matériel du quotidien, Redwin n'aspire qu'à apprendre la forge de bataille, et les runes de combat pour montrer son talent et sa puissance au monde entier... à commencer par ses camarades qui passent leur temps à le railler de la lâcheté de son père qui ne forge pas pour le combat. 

 

Il prendra alors un chemin semé d'obstacles et s'entraînera dans le sang et la souffrance pour maîtriser cet art ambigu alliant forge et rune pour le combat. Mais si son père a fait le choix de laisser de côté la forge de bataille, ce n'est sûrement pas pour rien...

 

 

Les séries fantasy sont nombreuses actuellement. Après le succès de les Elfes, et la série très prometteuse Les Maîtres Inquisiteurs, une nouvelle série débute : Nains. Et il faut le dire, ce n'est pas une simple série qui se contente de décliner un concept en vogue ! Les auteurs ont mis les bouchées doubles pour offrir aux lecteurs un album d'une grande qualité.

 

Du côté de l'intrigue, si on ne renouvelle pas le genre et qu'on retrouve un certain classicisme, la narration fait la différence. L'album complet transpire la testostérone, la hargne et l'action ! On est happé en quelques secondes aux côtés de Redwin qui nous conte son histoire avec un certain sens épique et une frénésie propre aux passionnés. La part belle est mise sur l'action et la violence, faisant ainsi comprendre aux lecteurs les choix et le mode de vie de notre protagoniste : on partage avec lui la sueur, la douleur, les remords et les regrets. 

 

Pour servir une narration aussi pêchue, il fallait un dessin des plus dynamiques, ce que Pierre-Denis Goux nous sert avec brio. Les personnages sont convaincants, avec des visages expressifs et burinés. Les scènes de combat, sanglantes, transpirent toute l'action et la tension de ces moments-là. Et pour servir le tout, la mise en couleur est en parfaite adéquation avec le dessin. 

 

L'ensemble est une belle réussite agréable à lire, un récit au rythme frénétique parfaitement maîtrisé, tant du point de vue de la narration que des illustrations.