Les Machines à illusions
Duo d’auteurs
Si on ne présente plus Philip K. Dick, le co-auteur des Machines à illusions est moins connu. Célèbre pour avoir inventé la casquette à hélice, Ray Nelson est aussi connu dans le milieu de la SF pour sa nouvelle écrite en 1963, « Les Fascinateurs » (titre original : Eight O'Clock in the Morning), qui a été adaptée au cinéma avec brio par John Carpenter sous le nom Invasion Los Angeles (titre original : They Live). Il a aussi co-créé avec Dick la série Blade, voyageur de l’infini. Difficile en tout cas de faire la part de l’un et de l’autre dans un roman qui, on va le voir, reste très « dickien ».
Résister à l’envahisseur
En 2050, la Terre a subi l’invasion des Ganymédiens, des vers télépathes, et les Nations-Unies ont dû capituler. Il reste cependant dans le Tennessee une poche de résistance menée par Percy X, un leader noir et télépathe. Les Ganymédiens montent un stratagème pour le capturer et envoient une animatrice de télévision, Joan Hiashi, comme appât. Cela marche : Joan et Percy sont envoyés chez Rudolf Balkani pour subir un traitement qui va les rendre inoffensifs. Mais l’association internationale de psychiatrie veille, surtout qu’ont été découvertes dans le Tennessee des machines à illusion, mises au point par Balkani lui-même et qui sont susceptibles de libérer la Terre… mais à quel prix ?
Un roman très « dickien »
La folie comme arme de résistance, tel est finalement ici un des arguments de base de ce roman ! On trouve également dans ce roman des télépathes (qui parsèment l’œuvre de Dick), des doutes sur la nature même de la réalité, des simulacres… bref,
Les Machines à illusions appartiennent en propre à l’auteur du
Maître du Haut château. L’intrigue paraît datée au premier abord (ça n’a jamais été le point fort de Dick) mais la description et le cheminement de Joan, Percy et Balkani fascinent le lecteur. Ce n’est certes pas par ce roman qu’on peut découvrir Dick (mieux vaut
Dr Bloodmoney,
Le Maître du Haut château et
Le Dieu venu du Centaure) mais, en même temps, on passe un excellent moment avec ce bon schizo de Dick !
À redécouvrir et à savourer.