Les Poisons de Kathraz est son premier roman.
Il faut tuer pour vivre
Dans la ville de Kathraz, cité poubelle des trois royaumes, la Trisalliance, qui l’entourent, ce n’est que meurtres et crimes pour cette prison-ville. Chacun s’y fait une place à coup de poinçon bien placé ou lacet enserré.
Mais un mal bien plus grand attend dans l’ombre, tapis dans les recoins sombres, il détient dans ses griffes psychiques l’une des seules personnes à connaître son existence.
La jeune Ténia Harsnik, dirigeante en titre et tyran en action, fait tout ce qu’elle peut pour sauver « sa » ville d’une fin annoncée bien des siècles avant. Tout est bon pour donner de la peine capitale à tour de bras. Dans une cité où le taux de meurtriers avoisine les 90 %, c’est toujours plus facile mais la population commence à trouver quand même un peu lourde la main de leur dirigeante en matière de justice expéditive.
Elle va être aidée par la plus grande sorcière de son temps : Dame Carasse. En aucun cas le nombre de vivants doit dépasser les 100 000 âmes car sinon, L’Autre se réveille et ce sera la fin de tout.
Arriveront-ils à enrayer la marche du destin, déjà 99 500 habitants et la fin d’année arrive avec ses nouveaux détenus envoyés pas la Trisalliance…
Que du bon, rien à jeter
L’auteure nous propose de partir vers la cité prison de Kathraz la bien nommée. Vous ressentez un petit air de déjà entendu et bien sachez que cela va être cela tout le long du récit. Clins d’œil, allusions et autres hommages vont égrener les pages de cette histoire épique et pleine de rebondissements.
Du zombie portier un tantinet monomaniaque au domestique tueur ou encore une tyran des plus humanistes dans ses décisions et sentences mortelles, sans compter une maison à pattes (et non un coffre en Poirier savant), une sorcière à l’ego surdimensionné et survitaminé et enfin un démon venu du fin fond du passé, tout un petit monde complètement barré pour notre plus grand plaisir.
Audrey Alwett ne s’en cache pas : elle adore Terry Pratchett et son roman en est le parfait exemple et hommage.
Une véritable course contre la montre (ou le monstre) va emporter le lecteur dans une lutte quasi perdue d’avance. Des trahisons et complots, des licornes montées par des puceaux, des meurtres aux premier et second degrés se succèdent pour donner une histoire désopilante et pleine de surprises.
J’ai adoré ce livre qui est écrit avec humour et une certaine sensibilité autant pour les personnages que pour la plume qui les fait vivre. L’intrigue est parfaitement maîtrisée et cela jusqu’à une fin des plus spectaculaires et qui n’a rien à envier au cinéma américain.
Audrey Alwett m’a séduit dans son énergie, ses descriptions imagées et son humour noir. Ce roman est un vrai bijou, je ne m’en cache pas j’ai passé un grand moment avec lui et les personnages riches en couleur qui l’accompagnent. Je vous conseille vivement cet ouvrage qui devrait être dans toutes les bibliothèques de fantasy.