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Spawn renaissance

Todd McFarlane ( Auteur), Paul Jenkins (Scénariste), Racunica (Traducteur), Jonboy (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 02/03/16  -  BD
ISBN : 9782756077062
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SylvainB   - le 31/10/2017

Spawn renaissance

Qui se souvient de l'arrivée de Todd McFarlane dans l'univers des comics ? Après des débuts laborieux sur des séries secondaires chez DC (Infinity Inc), il se fait remarquer en assurant le remplacement d’Alan Davis sur Batman year two sur un scénario de Mike W.Barr (l’homme qui écrivit Camelot 3000, superbe histoire dessinée par le grand Brian Bolland). Il se fit remarquer par les effets de cape qu’il donna à Batman (un peu à la manière de Mignola), un peu comme si elle disposait de sa propre vie.

Puis McFarlane entra chez Marvel où il dessina Incredible Hulk pour Peter David et surtout Amazing Spiderman avec David Michelinie. C’est sur ce dernier personnage qu’il devint célèbre, obtenant l’adhésion des fans (les formes généreuses de Mary-Jane y étaient-elles pour quelque chose ?). Marvel lui offrit alors de lancer une nouvelle série consacrée au tisseur en tant qu’auteur complet : si les ventes furent très bonnes, les limites de McFarlane en tant que scénariste apparurent. Très vite, il devint clair qu’il avait du mal à écrire des « arcs », c’est-à-dire de construire une histoire en plusieurs numéros. De plus, la psychologie était à l’époque loin d’être son fort…

Tout cela fut masqué par un goût pour la violence et le gore : tout le contraire d’un monde Marvel et d’un Spiderman ancré dans la réalité urbaine et personnage en lequel tous pouvaient se reconnaître (enfin à l’époque car aujourd’hui écrire un personnage Marvel s’apparente plus à de la gestion de portefeuille).

Le « créateur » indépendant

En 1992, McFarlane quitta la Marvel et fonda Image comics avec Jim Lee, Rob Liefeld et Marc Silvestri. C’est là qu’il lance le personnage de Spawn : Al Simmons revient d’entre les morts grâce au démon Malebogia. Vivant, il était un agent des services secrets, mort il est un agent de l’enfer. Al continue cependant d’être fou amoureux de sa femme Wanda. Même si elle s’est remariée, il veut à tout prix la protéger. Bientôt il se met à vivre avec les sans-abris… Spawn est une série iconique de l’époque qui se vend bien, très bien même… Sauf que notre auteur prodige n’arrive pas à tenir les délais. Pour ce faire, il fait appel à une pléiade d’auteurs (Alan Moore, Frank Miller, Grant Morrison, Neil Gaiman, les plus originaux de l’époque) avant de céder les crayons à d’autres tels Bart Sears et Greg Capullo. Aujourd’hui, après bien des avatars dont un film (désastreux), McFarlane a décidé de relancer sa création et de la confier à Paul Jenkins (qui a travaillé chez Marvel) et au dessinateur Jonboy. Et que cela donne-t-il ?

Le retour du défi du mort-vivant

Al Simmons est mort une deuxième fois… Enfin pas tout à fait puisque Dieu lui-même lui parle sous l’apparence du chien qu’il avait enfant (énorme, moi qui ait eu un chien enfant, jamais je n’aurais cru que Dieu se réincarnerait en lui). Dieu persuade Spawn de revenir sur Terre avec un argument choc : sa femme Wanda a trouvé la mort lors d’une émeute et est coincé en enfer avec l’âme de leur enfant mort-né. Al/Spawn se retrouve donc sur notre belle planète et cherche à comprendre les évènements qui ont mené à la mort de Wanda, avec l’aide d’agents du Paradis. Mais vont-ils réellement l’aider ? Dans le même temps, il va revoir son père et d’autres personnages moins reluisants…

Relancer Spawn ?

Après plus de deux-cent cinquante numéros, comment relancer un comics ? La question peut paraître oiseuse en ayant en tête des mastodontes comme Batman ou Spiderman, qui ont été relancés déjà plusieurs fois, mais reste valable. La publicité revendique de nouveaux auteurs et une nouvelle direction… voire. On retrouve les mêmes thèmes (la lutte entre l’enfer et le paradis, les conspirations gouvernementales, l’amour), la même version du personnage (rien ici ne différencie fondamentalement le personnage entre la version Jenkins et la version classique de McFarlane). Que dire ici de cette relance ? En fait, c’est la fidélité qui l’emporte ; même au niveau graphique, l’honorable travail de Jonboy se place dans la continuité.  Seuls les fans apprécieront cette aventure de leur héros préféré. Quant aux autres… je ne sais pas. Moi je préfère relire le Captain America ou les Avengers de Steve Englehart (l’époque ou les comics étaient innocents et innovants). Question de génération (et Dieu en petit chien, quand même…).

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