Le Tombeau du Roi Suprême

Kristen Britain est une auteure de fantasy américaine, dont le premier roman Cavalier vert a été nommé au prix Locus du meilleur premier roman en 1999. Après des études de cinéma, elle devient garde forestier dans les Parcs Nationaux (cet intérêt pour la nature et la forêt se retrouve d’ailleurs dans ses romans). Elle vit désormais dans l’État du Maine et se consacre à l’écriture. Pour retrouver la chronique du premier tome de Cavalier Vert c’est par ici et le second par là !

« Il faudrait qu’un jour il surmonte sa peur irrationnelle des chevaux ; il le fallait ! Qu’était un Cavalier Vert sans monture ? Un Vert Piéton ? Elle n’avait aucune idée d’où pouvait venir la peur du jeune homme. »

La Sacoridie se retrouve encore en danger !

Karigan est désormais un Cavalier Vert émérite. La voilà contrainte de former un nouveau Cavalier Vert, peu enclin à l’apprentissage et peu doté de bon sens. Comme si cela ne suffisait pas, une menace pèse à nouveau sur la Sacoridie.

Malgré la défaite de Mornhavon quelques années auparavant, Karigan se retrouve à nouveau confrontée à de sordides machinations, mettant en scène les descendants de Mornhavon, bien décidés à réclamer la terre que leur funeste aïeul avait tenté de conquérir. Et pour cela leur sombre magie noire pourrait bien se révéler destructrice, car c’est une force contre laquelle les Sacoridiens ne savent plus du tout se défendre…

Dans un tome plus complexe et dynamique !

C’est avec plaisir que le lecteur retrouve Karigan et cette attachante tribu hétéroclite de Cavaliers Verts. De nombreuses choses ont changé, certains Cavaliers sont morts et le royaume se remet à peine de ses précédentes blessures au début de l’ouvrage.

Karigan est toujours fidèle à elle-même (avec ses bons et ses mauvais côtés) et est à son tour chargé de former et d’instruire un jeune Cavalier Vert ayant entendu l’Appel (une impulsion magique à laquelle nul ne peut résister) peu de temps auparavant. Fils d’un équarrisseur, ce personnage et son manque de considération (passager) pour les chevaux amène une touche de critique bienvenue pour les lecteurs peu friands de descriptions équines fouillées !

Plus dynamique, ce tome met en effet en place plusieurs lignes narratives, tout en gardant en filigrane plusieurs éléments clés du tome précédent (la brèche dans le mur de D’Yer, la magie noire, la reconstruction du Dôme…) et en gagnant en profondeur. Tout n’est pas résolu et certains fils d’histoire semblent oubliés, probablement réservés au tome suivant. Comme dans les deux romans précédents de nombreux clins d’œil au genre sont égrenés, plus ou moins subtilement.

 

Certes Le Tombeau du Roi Suprême et cette série ne révolutionnent pas le genre et n’offrent pas une grande originalité dans les thèmes abordés (royaumes en guerre, sombre magie, clans mystérieux et voués à la destruction du voisin depuis des temps immémoriaux…) mais ce cycle n’en reste pas moins une lecture plaisante et divertissante, mêlant habilement humour et noirceur, dans une trame maitrisée par son auteure.