Cœurs d'acier

Auteur américain de SF, H Paul Honsinger est initialement avocat dans son pays, puis devient parallèlement auteur suite à ses passions pour l'espace, l'histoire militaire et la science-fiction. Il est l'auteur de la trilogie De haut bord dont le premier tome vient de paraître aux éditions L'Atalante.

 

 

Nous sommes en 2315 de notre calendrier grégorien, et le jeune lieutenant Max Robichaux est promu capitaine de corvette. Il prend alors le commandement du Cumberland, un vaisseau particulièrement puissant et sophistiqué pour sa taille, mais qui n'est autre que la risée de la Spatiale du fait d'un équipage inadapté, et d'un passé bien peu glorieux. 

 

Mais, si on y propulse le jeune Robichaux, c'est bien pour redorer le blason de ce gros tas de ferraille. En effet, Robichaux, dans la Spatiale depuis tout petit, est un combattant aguerri, courageux, et surtout pas mal chanceux. Qui d'autres que ce jeune opportuniste pourrait-on envoyer au casse-pipe, combattre les Krags contre qui ils sont en guerre depuis si longtemps? 

 

Fort d'une personnalité charismatique, d'un sens du devoir hors pair, et d'un entourage brillant, il va devoir relever un défi à première vue impossible : survivre dans une zone de conflit chaotique avec un vaisseau et un équipage bien peu apte à combattre...

 

 

Il faut le dire d'entrée de jeu : attention ! Que les puristes du genre passent leur chemin ; ils n'y trouveront que des impressions de déjà-vu. La comparaison avec David Weber est immédiate, et force est de constater que ce dernier est bien au-dessus. Les remerciements de fin de livre remettent dans le contexte : l'auteur a été bercé des années durant par Weber, O'Brian, ou encore Roddenberry, et il y a puisé son inspiration, expliquant les possibles similitudes. 

 

Mais, et c'est la tout l'attrait du livre, pour les plus néophytes, les amateurs du genre, les bons publics, on passe un agréable moment de lecture, qui sera à n'en pas douter une bonne porte d'entrée pour attaquer par la suite des cycles plus complexes, et surtout bien plus longs, d'autres auteurs du genre. 

 

Il y a de l'action, du relationnel intéressant, une certaine touche d'humour, du suspens, et un rythme bien maîtrisé. Alors certes, on regrettera quelques maladresses dans la psychologie des personnages (le jeune commandant jamais sûr de lui mais tellement brillant et charismatique, et réussissant tout ce qu'il entreprend, c'est trop stéréotypé avouons-le), et des passages dont on se demande encore ce que ça vient faire là (l'apparition en milieu du livre de la religion qui n'apporte rien à l'histoire ?). 

L'univers dépeint par Honsinger manque quelque peu de profondeur et de complexité. On regrette l'absence de quelques passages politico-économiques du monde, mais c'est un point supplémentaire pour l'accessibilité du livre à tout lecteur. 

Les nombreux termes techniques, répertoriés dans un lexique de fin de roman, permettent de mieux s'immerger dans cet univers spatial et militaire.

 

Si j'ai une comparaison qui me vient à l'esprit, c'est la comparaison de Cœurs d'acier avec Octobre Rouge de Tom Clancy. Les scènes de déplacements spatiaux ressemblent aux scènes de navigation sous-marine, à base de sonar, de bruits, d'ondes, avec une ambiance lugubre où la vision humaine sert bien peu. La course poursuite dans cet univers galactique n'est pas sans rappeler non plus la course poursuite d'Octobre Rouge pour arriver aux US. On y retrouve un certain suspens, le commandant charismatique, le rythme, et les enjeux importants. 

 

Finalement, c'est un premier tome réussi, un bon page-turner, qui offrira aux amateurs une excellente porte d'entrée dans le space opera militariste.