Aeternia - Tomes 1 et 2
Après avoir été nègre pour des auteurs connus et scénariste pour la BD et la télévision, Gabriel Katz s’est lancé avec succès dans la fantasy. Genre pour lequel il obtient plusieurs récompenses, comme le prix des Imaginales 2013 pour
Le Puits des Mémoires, et le prix des Hallienales 2014 pour
La Maîtresse de Guerre. Il signe avec
Aeternia un diptyque qui ne manque pas de panache.
Un gladiateur à la retraite
Leth Marek, champion d’arène invaincu, décide de prendre une retraite bien méritée après des décennies passées à combattre. Il prend la route de Kyrénia pour y vivre avec ses enfants et leur offrir un avenir érudit loin de la violence des combats. Mais le destin peut se montrer capricieux, et c’est une autre voie qu’il se verra obligé d’emprunter...
À Kyrénia, le jeune novice Varian arrive au temple du culte de la Déesse pour devenir prêtre. Très ambitieux, il va vite se rendre compte que la progression dans la hiérarchie ne se fait pas en étant un modèle de vertu...
Embarqué dans une guerre entre religions
Gabriel Katz signe avec ce diptyque une série très dynamique, au récit enlevé et aux dialogues percutants. Il s’attache aux pas de trois personnages, qui sont autant de points de vue sur le conflit qui oppose le culte de la Déesse à celui du Dieu unique. On n’en dira pas plus à ce sujet, puisque contrairement aux apparences, le récit ne manque pas de surprises ! En effet, si la narration pourra paraître convenue, avec des événements qui s’enchaînent de manière un peu artificielle (le lecteur chevronné pourra trouver certaines ficelles un peu grosses), c’est pour mieux nous surprendre par des rebondissements pour le moins inattendus. L’auteur maîtrise l’art du cliffhanger, et ne se prive pas d’en user, sans toutefois en abuser il faut le reconnaître.
Complots, trahisons et coups bas sont aussi de la partie, et on ne s’ennuie pas une seconde. Les protagonistes sont variés et attachants (ou détestables pour certains d’entre eux), entre un héros bourru au grand cœur, un mercenaire insouciant, un jeune ambitieux, un politicien fourbe et retors... Il faut avouer qu’on est en terrain connu (on pourrait même parler d’archétypes), mais ces personnages s’avèrent plus fouillés et profonds qu’il n’y paraît au premier abord. On se trouve au final devant un récit très efficace, et on passe un bon moment de lecture. Tout juste pourra-t-on regretter un certain manque de prise de risque : Gabriel Katz sait raconter une histoire, mais donne parfois l’impression de se contenter d’appliquer une recette éprouvée.