Latium tome 2

 

Que sait-on au juste de Romain Lucazeau, dont le premier tome de Latium a remporté un franc succès, tant critique que public ? Il a publié en 2009 la nouvelle "Ascension cosmique" qui a reçu le prix « Visions du futur ». Ancien élève de Normale (comme Macron), il travaille, après un passage comme enseignant à Paris IV et Sciences Po, comme consultant en prospective. Latium est son premier roman, coupé en deux tomes par les éditions Denoël. Le premier tome s’était révélé enthousiasmant mais il restait à lire la suite, avec le risque d’être déçu.

 

 

Plautine, intelligence artificielle désormais logée dans un corps biologique, subit des retours dans le passé, réminiscences qui la ramènent au temps de l’hécatombe où l’humanité a succombé à un virus. Othon la ramène avec lui dans l’Urbs, soucieux de se confronter à ses pairs et leur montrer qu’il est capable de résister aux barbares grâce à la création des hommes-chiens. Plautine se retrouve pourchassée tandis qu’Othon est raillé par ses pairs et manque d’être absorbé par une autre intelligence. Othon et Plautine fuient vers l’antique planète rouge, inoccupée depuis la disparition de l’humanité. Les visions de Plautine s’intensifient, elle commence à comprendre qu’un vaste complot s’est joué à l’époque… et qu’elle y a joué un rôle. Quant à Othon, il acquiert la preuve qu’il existe encore un Homme et il veut à tout prix le retrouver pour le servir…

 

 

À propos de Latium, beaucoup de critiques ont parlé de Dan Simmons ou de Banks et il apparaît clair que Romain Lucazeau les a lus et assimilés. Il est en tout cas évident que nous sommes face à un univers complètement original, relevant du space opera et de l’uchronie, baignant dans la culture gréco-latine voire la tragédie moderne. De tous ces ingrédients, on pourrait obtenir une soupe indigeste : pas du tout, l’auteur a livré un roman très bien construit, voire haletant. Les 100 dernières pages sont à ce titre remarquables, Lucazeau prenant alors un virage où il transpose certaines thèses du transhumanisme. Ce n’est pas souvent qu’on finit en ayant pris une belle claque dans la figure. La réussite est là, indéniable, et on souhaite ardemment que Latium ne soit pas le seul roman de Romain Lucazeau.