Les Ferrailleurs du cosmos

Les Ferrailleurs du cosmos

L’Angleterre a encore des secrets 

Très peu connu par chez nous, Eric Brown a remporté deux fois le British Science-Fiction Award pour les nouvelles « Hunting the Slarque » en 1999 et « Children of Winter » en 2001. En France, seul Odyssées aveugles a été publié en 1997 dans la collection Cyberdreams, sur une traduction de Sylvie Denis. C’est dire à quel point Les Ferrailleurs du cosmos, publié ces jours-ci au Bélial, suscite de la curiosité. 

Baroud dans l’espace 

Propriétaire du Loin de chez soi, Ed travaille avec Karrie depuis dix ans comme ferrailleur : ils récupèrent toutes les vieilles épaves pour en tirer un bon prix et ils s’en sortent pas trop mal. Tout se passe bien jusqu’à ce qu’Ed rencontre la jolie Ella Rodriguez qui lui demande de l’aider à fuir sa famille. Ed accepte bien sûr mais la vérité éclate vite : Ella est une IA implantée dans un corps humain et propriété de la Hayakawa corporation qui a lancé des drones et des tueurs à sa rescousse. Ed n’est pas découragé et l’embarque, au grand désespoir de Karrie. Ils vont vivre ensemble pas mal d’aventures, qui vont renforcer les sentiments d’Ed envers Ella…

Derrière l’hommage aux pulps

Les Ferrailleurs du cosmos se veut un "fix-up", c’est-à-dire une juxtaposition de nouvelles (dont certaines déjà parues en France dans la revue Bifrost) qui peuvent se lire in fine comme un roman. On retrouve les ingrédients des pulps d’autrefois : de l’aventure, de l’action, des héros… Des héros ? Et là on voit la touche « moderniste ». Ed et Karrie sont des entrepreneurs, des gens du commun sans qualité extraordinaire. Voilà qui explique l’initiation à l’humanité d’Ella, qui la mènera loin de l’issue qu’aimerait Ed (non, je ne spoilerai pas). Mention spéciale en tout cas à « Exorciser ses fantômes », excellent récit sur l’identité et la mort. Au final, voilà un « roman » intéressant qui donne envie de lire d’autres histoires d’Eric Brown.