Un auteur immense
De Laurent Genefort, on peut estimer, comme l’a dit autrefois le "quotidien de Paris" de Serge Brussolo, qu’il est un "forçat des lettres". On lui doit une cinquantaine de romans depuis la fin des années 80 dont on retient aujourd’hui des classiques comme Omale (J’ai lu, 2001) ou Arago (Fleuve noir, 1993) ainsi que des romans franchement enthousiasmants comme Memoria (Le Bélial, 2008) ou Points chauds (Le Bélial, 2012). Le sang des immortels, déjà paru au fleuve noir en 1997 et réécrit par l'auteur pour les éditions Critic en 2011, est plutôt axé sur l’aventure et le divertissement, ce que Genefort sait très bien faire (cf sa récente série Spire). C’est aussi un ouvrage typique de notre auteur, on va vite le voir.
A la recherche du Drac
Quatre hommes débarquent sur la planète Verfébro. Il y a Affer, un mercenaire, Nemrod, un chasseur très riche amateur de sensations fortes, l’ex-prêtre Jok et une anthropologue, Liaren. Ils sont à la recherche d’un animal extraterrestre mystérieux, le Drac, censé être immortel. Ils recrutent un guide local, Jemi, attiré par l’argent qu’ils lui promettent. Jemi les emmène donc dans la Maréselva, une forêt pleine de pièges en tout genre, tandis qu’ils sont poursuivis par des rebelles autonomistes. Vont-ils y parvenir ? Jemi va en tout cas découvrir peu à peu leurs motivations. Survivront-ils à leur voyage ?
Genefort et son univers
Le sang des immortels s’inscrit pleinement dans l’œuvre du romancier. On y fait référence aux multimondiales et aux portes de Vangk, ces artefacts extraterrestres qui ont permis à l’humanité de coloniser la galaxie. De plus, c’est une quête, comme dans Omale, qui va amener les aventuriers au bout d’eux-mêmes. Et cela fonctionne très bien même si l’histoire n’a pas l’ampleur de celle d’Omale. Le choix du Drac et la nature de l’immortalité qu’il procure, constituent une bonne chute à son roman. Grâce à l’expérience acquise en trente ans de carrière, Genefort donne ici avec Le sang des immortels une nouvelle occasion au lecteur de se distraire avec plaisir. C’est précieux.
Sylvain Bonnet