Amatka

Karin Tidbeck - Amatka

La science-fiction venue du froid

Paru initialement chez La Volte en 2018, Amatka de Karin Tidbeck est ici réédité en poche chez Folio SF. On connaît mal ici Karin Tidbek, connue essentiellement pour avoir des nouvelles. Ce roman a été écrit et publié en suédois en 2012, avant de bénéficier d’une traduction en anglais en 2017 effectuée par l’auteure elle-même (d'où cette étrange mention concernant la traduction, car Luvan s'est référée aux deux versions). Amatka, cher lecteur, va vite provoquer en toi des chocs de neurones, tu vas voir…

Au-delà du froid

Voici l’histoire de Vanja, expédiée de la ville d’Essre vers la lointaine colonie d’Amatka, lieu sans soleil perdu dans une étendue gelée (l’Arctique ? Une autre planète ?). Vanja doit livrer au bout de son séjour une étude de marché sur les produits d’hygiène. Elle est accueillie par Nina qui lui fait une rapide visite et l’installe dans sa chambre, dans le bâtiment résidentiel numéro 24. Vanja découvre une mini société figée dans ses non-dits. Quelques années plus tôt, la poétesse Anna de Berol a quitté la communauté avec une centaine de personnes. Personne ne veut parler, aucun texte ne veut dire ce qui s’est réellement passé. Vanja tombe amoureuse de Nina et décide de rester. Elle ne sait pas que les mystères d’Amatka vont la dévorer.

Une fable sociale

La société imaginée par Karin Tidbeck dans Amatka est mystérieuse. On ne sait pas si on est sur Terre après une catastrophe glaciaire ou sur une autre planète et jamais on ne le saura. On a en tout cas une histoire qui se veut une parabole sur le contrôle social, ici exercé dans une petite communauté isolée dans un environnement hostile. Un secret caché lie les habitants, risquant s’il est révélé la dislocation de la communauté et surtout le changement. Et le changement, ben, c’est la souffrance (du moins dans ce roman)… Voici un récit intéressant à défaut d’être enthousiasmant mais qui fera sans doute, comme on l’a dit, réfléchir.

Sylvain Bonnet