Le serpent et la lance - T01 : Ombre-montagne

Le Serpent et la lance - T01 : Ombre-montagne

Le retour de Hub.

Delcourt nous offre le retour du dessinateur et scénariste d’Okko, la bande dessinée à succès se déroulant au pays du soleil levant. Hub ne se reposera pas sur ses acquis et nous emmène dans un thriller se déroulant en terre aztèque, avant l’arrivée de Cortès et des colons.

Un thriller et quelques sacrifices humains.

On retrouve dans tout le monde unique (empire aztèque) une série de jeunes filles momifiés, un épi de maïs en main. Tout indique que la sphère religieuse peut être impliquée. Mais le pouvoir en place à Tenochtitlan est faiblissant. L’enquête est donc confiée à Serpent, un sombre personnage qui ne reculera devant rien pour éviter que la nouvelle se répande. De son côté, Œil-Lance reçoit une étrange sommation de la part de son ami, le prêtre Cozatl.

Un thriller coloré, immersif, original, haletant... (je continue?)

Je vais commencer par les petits bémols qui ont entaché (très légèrement) mon plaisir. Ils sont au nombre de deux.

D’abord, certaines ellipses sont assez déroutantes. On fait des sauts dans l’espace et dans le temps sans prévenir, et cela perturbe, un temps du moins, la compréhension. Bien-sûr, les planches changent d’ambiance, mais on met un moment à se resituer dans l’histoire de nouveaux.

Ensuite, la civilisation aztèque ne me semble pas coller entièrement à ce qu’elle pouvait être. En réalité, il y a une vraie recherche de l’auteur, ce qui fait que je soulève le point. Je ne suis pas expert, mais il me semble que les sacrifices humains étaient très épisodiques, exceptionnels et qu’ils correspondaient à des événements particuliers, contrairement au récit qui en dépeint de très nombreux.

C’est dommage, car le reste semble vraiment bien rôdé : l’auteur explique même que, par exemple, il n’existait pas de police organisée dans l’empire et c’est pourquoi, dans le récit, c’est un civil proche du pouvoir qui se charge de l’enquête. Je n’ai pas vérifié, mais ça n’a pas l’air de sortir de nulle part, et c’est intéressant! Cela donne du corps, de la crédulité à l’univers.

Du reste, je n’ai rien à redire. L’intrigue est amenée longuement, pour nous abandonner au climax de ce premier tome, encore haletant. Il y a un long background qui est déroulé sans que cela semble de trop.

Il y a un jeu de couleurs assez marquant selon moi. J’ai beaucoup aimé le style de dessins qui valent le coup d’être détaillés. Se plonger dans un empire aztèque non encore occidentalisé est rafraîchissant et bienvenu. La pointe de fantastique est délectable. Le tout est extrêmement immersif, de par ses décors et ses personnages véritablement attachants.

On va toujours plus vite à dire les atouts que les bémols, mais je ne vais pas faire des périphrases. Cette BD copieuse (150 pages environs) est un vrai régal, lisez-la!

J’attends la sortie de la suite avec impatience.