Au "pays au-delà de l'eau" comme était surnommé l'Indochine à l'époque, Armand partagea sa vie entre les missions de guerre, la musique et les trafics en tout genre avec ses amis corses et les ex-SS engagés dans la Légion. Sa vie fut le théâtre d'évènements parfois invérifiables comme sa participation à l'orchestre du dernier roi du Cambodge, mais bien souvent véritablement héroïques.
De l’uchronie à l’aventure historique
Aux commandes de cette nouvelle série d’aventures historiques, on trouve le spécialiste de l’uchronie, Jean-Pierre Pécau (un des créateurs de Jour J), et Maza, un dessinateur fou d’aviation qu’on a déjà vu à l’œuvre sur Wunderwaffen de Richard D. Nolane. Notons d’ailleurs qu’ils ont déjà fait équipe sur les mini-séries USA Uber Alles et Luftballons. Voici le deuxième tome de leur nouvelle série, Indochine, où on retrouve le pilote Armand Baverel, un casse-cou qui a été obligé de s’engager pour cinq ans dans la péninsule indochinoise après la seconde guerre mondiale. Et c’est loin d’être une sinécure !
Vol au-dessus d’un nid de guêpes
Nous voici désormais en 1950, Baverel est devenu sergent-chef. L’armée de l’air voit arriver de nouveaux modèles, plus performants mais la guerre s’enlise et s’aggrave depuis que la Chine est devenue communiste et aide massivement le Viet-Minh. Baverel a descendu des avions chinois mais a reçu l’ordre de se taire. Cela n’empêche pas de rendre de temps en temps service à son ami Simoni du SDECE. Et puis il y a les amis qu’on ne laisse pas tomber et qu’on va chercher en pleine rizière…
L’aventure c’est l’aventure
La guerre d’Indochine fut assurément une des guerres les plus inutiles et les plus incompréhensibles que mena la France au siècle dernier. Cet album réussit à nous amener dans une ambiance parfois proche des films de Pierre Schoendorffer (un des personnages secondaires porte d’ailleurs le nom du personnage de Jacques Perrin dans Le Crabe-Tambour) et est aussi l’occasion pour Maza de dessiner des avions (il adore ça). Saluons aussi Manchu pour sa couverture.
Indochine est une série délassante, c’est beaucoup.
Sylvain Bonnet