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Le crépuscule de la Hanse

Poul Anderson (Auteur), Jean-Daniel Brèque (Traducteur), Nicolas Fructus (Illustrateur de couverture)
Aux éditions : 
Date de parution : 21/01/21  -  Livre
ISBN : 9782843449673
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En ce XXIIIe siècle trépidant, l’humanité s’est implantée sur nombre de planètes, se frottant à un univers exotique grouillant de vie. Afin de protéger leurs intérêts, les négociants interstellaires ont formé une alliance : la Ligue polesotechnique. Nicholas van Rijn, fondateur de la Compagnie solaire des épices et liqueurs, est le plus flamboyant de ces princes-marchands. Le présent roman, resté inédit à ce jour, constitue l’ultime volet de ses aventures picaresques, un point final magistral, crépusculaire, au cycle de « La Hanse galactique »…
Apparu en 1956 dans les pages d’Astounding Science Fiction, personnage falstaffien hâbleur et roublard, infatigable arpenteur de mondes et négociateur hors pair, Nicholas van Rijn incarne pour beaucoup la figure majeure du héros andersonien. Les cinq volumes de « La Hanse galactique » proposent, pour la première fois en français, l’intégrale des aventures du plus populaire des personnages de Poul Anderson, sans oublier celles de ses compagnons emblématiques : David Falkayn, Chee Lan et Adzel.

SylvainB   - le 10/02/2021

Poul Anderson - Le crépuscule de la Hanse

Un classique désormais réhabilité

Poul Anderson (1926-2001), le critique blasé l’a connu adolescent grâce au cycle de la patrouille du temps. On l’a retrouvé ensuite avec Le chant du Barde, recueil paru au Bélial en 2010 qui eut l’insigne mérite de le replacer au tout premier plan des écrivains américains de science-fiction de sa génération, après des décennies d’oubli en France. Le Bélial a ensuite entrepris de publier l’intégralité du cycle de La hanse galactique, consacré au marchand Nicholas Van Rijn et à son groupe d’associés. Le crépuscule de la Hanse, paru en 1978 vient clore ce cycle.

Un dernier round

Nicholas Van Rijn coule des jours paisibles, heureux de voir son ami David Falkayn et sa petite-fille Coya former un couple modèle. Cette dernière est d’ailleurs enceinte. Tout irait bien si la ligue Polesotechnique dont il est membre n’était pas minée par des querelles intestines, attisée par une bureaucratie stérile qui menace la libre entreprise. Et voilà que la lointaine planète Mirkheim devient l’enjeu d’un conflit interstellaire qui déborde bientôt sur la planète Hermès, berceau de la famille Falkayn. L’occasion pour Van Rijn d’un dernier tour de piste.

 

Un space opera mélancolique

On retrouve dans Le crépuscule de la Hanse la truculence du fameux Van Rijn et une histoire pleine d’action. Mais le contexte a changé : Anderson peint ici une civilisation qui décline sans s’en rendre compte, prise dans des mécanismes de plus en plus complexes. Van Rijn et ses amis en ont par ailleurs conscience et savent qu’ils ne peuvent, au mieux que retarder le processus. On note au final qu’Anderson a une vision cyclique de l’histoire du futur qu’il dessine, faits de phases d’ascension et de déclin de la civilisation, héritée en partie de l’antiquité. Voici en tout cas un bon roman, complété en fin de volume par un article d’Anderson dévoilant sa vision de la science-fiction et aussi du monde : il estime ainsi que la création de la FED et de l’impôt sur le revenu sont des jalons du déclin américain. Cela n’entame rien l’admiration qu’on lui porte.

 

Sylvain Bonnet

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