Je suis le I.S.S. Sniper Reid Eckart, on me surnomme Stock parce que je moissonne la mort et fais un stock de cadavres là où je colle mes bottes. Comme on arrive, on repart. On enchaîne les missions parce que le vent de révolte sur des planètes aussi éloignées, ça souffle plus vite que l'ordre. Ça, c'était avant ! Car depuis qu'on nous a envoyés sur Okeelia, faut bien l'avouer, la donne a changé !
Des auteurs de chez Soleil
D’origine bretonne, Jean-Luc Istin a depuis une vingtaine d’années écrit plusieurs séries aux éditions Soleil comme Aleph, Alice Matheson, Lancelot ou Les maîtres inquisiteurs. Il lance ici ISS Snipers, une nouvelle série de cinq volumes, avec le dessinateur Erwan Seure-Le Bihan à qui on doit un album de la série Oracle et la série Odin également édités chez Soleil, a priori plutôt orienté vers la fantasy. ISS Sniper sera donc la première occasion pour ce dessinateur de travailler dans le genre de la science-fiction.
Les nettoyeurs de la fédération
Reid Eckart est un cyborg, c’est-à-dire un homme doté de prothèses mécaniques, bien plus puissantes que ses anciens membres humains. Il est employé par la fédération des planètes unies au sein d’une unité dont la mission est simple : rétablir l’ordre, mater les révoltes et tuer les rebelles. Reid est plutôt bon à ce sujet surtout qu’il semble ne se poser aucune question. Quand on l’envoie sur la planète Okeelia, il finit par s’en poser. Ici, aucune révolte, juste des indigènes paisibles. Mais Okeelia est la seule planète où l’on trouve de la koropnite, un minerai dont est issu une drogue très appréciée. Reid et son unité décident de désobéir aux ordres, tout en sachant qu’ils courent au massacre…
Efficace
Jean-Luc Istin a choisi de livrer un album tourné vers l’action, servi par un graphisme très efficace et aux tonalités sombres. On découvre donc l’histoire du point de vue de Reid, un dur-à-cuire qui a aussi un cerveau et des envies de se venger du système qui l’emploie. Soit. Ce cyborg nous évoque Robocop ou les Reavers entrevus autrefois dans la série Uncanny X-men (période Marc Silvestri). À défaut d’être révolutionnaire, ISS Snipers constitue un bon moment de récréation, c’est toujours ça.
Sylvain Bonnet