Les Dents de lait

Helene Bukowski - Les Dents de lait

Helene Bukowski est née à Berlin en 1993. Après avoir étudié l'écriture littéraire à Hildesheim, elle publie ses textes dans plusieurs revues et anthologies. Pour l'écriture de son premier roman, Les Dents de lait elle avait vécu pendant plusieurs semaines dans une cabane de la prairie de Basse-Saxe.

Un huis clos dans une ambiance post-apocalyptique

Skalde et sa mère Edith vivent dans une maison isolée à l'orée de la forêt. L'adolescente n'a jamais connu le bleu du ciel, ni le monde d'avant lorsque le pont n'avait pas encore été fait sauté par les habitants du village, seul lien qui reliait la population au monde extérieur. C'est donc en totale autarcie, avec la peur de l'autre qu'elle vit recluse avec sa mère. Son destin bascule le jour où elle trouve une petite fille à la chevelure rousse perdue dans la clairière. Répondant instinctivement à son instinct maternel, elle décide de la ramener chez elle, et ce, malgré le regard méfiant de sa mère et les menaces des autres habitants.

Premier roman troublant sur la relation mère-fille

Avec Les Dents de lait, Helene Bukowski tisse un roman troublant et pour le moins déroutant. On se sent rapidement mal à l'aise dans ce huis clos narrant la relation toxique entre Skalde et sa mère Edith. La psychologie des personnages est bien travaillée, et on est étonnée de voir avec quelle maturité la jeune autrice peint ses différentes personnalités et leurs ambiguïtés. Si l'autrice a pris la peine d'écrire son roman dans un lieu isolé, sa cabane en Basse-Saxe, je vous recommande au moins d'essayer d'en faire autant pour la lecture des Dents de lait. La tension palpable en fait un roman étonnamment haletant, où l'on perçoit alors que n'importe quand, Skalde peut voir son destin tragiquement basculer. Si la narration s'avère peut-être un peu abruptement conclue, je salue néanmoins ce chouette roman pour l'écriture et l'ambiance, qui témoignent alors d'un grand talent de conteuse en devenir !