Le Projet Myrddinn

Emmanuel Dockès - Le Projet Myrddinn

Emmanuel Dockès est professeur de droit et auteur de l'utopie politique Voyage en misarchie (Editions du détour, 2017). Le Projet Myrddinn est son premier roman.

Un roman d'apprentissage mêlant SF et thématiques actuelles

A Miralonde, ville souterraine peuplée d'humanoïdes d'un centimètre de haut, les gnohms, la révolte gronde. Le "proliférant" ou homo sapiens qui a provoqué leur fuite sous la surface semble être en voie d'extinction. Entre ceux qui souhaiteraient revenir à la surface et ceux qui incitent à la prudence, craignant une ruse de la part de leur "ennemi" pour les anéantir définitivement, le chaos règne. Mardo, lui souhaite plus que tout découvrir ce monde extérieur dont on lui a tant parlé. Quasie, fille des foyers d'aide à l'enfance a elle aussi des désirs d'aventure, pour fuir la violence de son quotidien et en apprendre plus sur ses origines…

Un premier roman digne du début d'une saga

Lire deux histoires parallèles aussi différentes a de quoi dérouter au premier abord. Tant on peine un peu au départ à distinguer le fil conducteur qui les reliera. Emmanuel Dockès s'est alors appliqué à créer un univers fictif, celui des gnohms avec une telle minutie que je les distinguais sans peine, l'imagination peut créer beaucoup de choses si aisément !

En lisant l'univers des gnohms, j'ai tout de suite pensé aux fourmis de Werber, mais les lier avec le destin des humains est un choix audacieux qui le distingue à sa façon. Ce premier roman est audacieux, nourrie d'une réflexion sur la psychologie humaine et philosophique pour le moins surprenante. Si la trame souffre toutefois de quelques longueurs ayant trait à un ton parfois peut-être un peu trop professoral de l'auteur, on saura toutefois lui pardonner sa manie, due à sa fonction d'une part, et aussi parce que c'est un premier roman avant tout, et qu'il a bien le droit d'avoir quelques défauts.

L'ensemble se lit donc étonnamment bien et c'est avec une certaine émotion que j'ai dû quitter Quasie et Mardo dans un monde qui, je l'espère, deviendra meilleur.