Fraa Érasmas est un jeune chercheur vivant dans la congrégation de Saunt-Édhar, un sanctuaire pour les mathématiciens et les philosophes. Depuis des siècles, autour du sanctuaire, les gouvernements et les cités n’ont eu de cesse de se développer et de s’effondrer. Méfiante vis-à-vis de ce monde extérieur violent, la communauté ne s’ouvre au monde qu’une fois tous les dix ans. C’est lors d’une de ces courtes périodes d’échanges avec l’extérieur qu’Érasmas se trouve confronté à une énigme astronomique qui n’engage rien de moins que la survie de toutes les congrégations. Ce mystère va l’obliger à partir pour retrouver son mentor Fraa Orolo et vivre l’aventure de sa vie. Une quête qui lui permettra de découvrir Arbre, la planète sur laquelle il vit depuis toujours et dont il ignore quasiment tout.
Si vous avez manqué le début
Fra Erasmas vit dans une communauté (un monastère en fait) de chercheurs, à l’écart du reste de son monde nommé « arbre » et n’a d’échanges avec l’extérieur que tous les dix ans. Son mentor, Fra Orolo, a été exclu de la communauté. Mais tout change avec la découverte d’un objet tournant autour de la planète qui semble être un objet extraterrestre. Erasmas quitte bientôt sa communauté et, avec d’autres mathématiciens et scientifiques, commence à étudier cet objet.
Un premier contact angoissant
Le deuxième tome s’ouvre sur la quête d’Erasmas qui cherche à retrouver Orolo afin de reprendre ses discussions avec lui. Leurs retrouvailles sont de courte durée, Orolo étant tué dans une catastrophe (provoquée par les visiteurs ?). Erasmas participe ensuite à la préparation d’une mission spatiale devant prendre contact avec les étrangers : y arriveront-ils ? Et quelles conséquences ensuite pour son monde ?
Un roman très complexe et très ambitieux
Quand on termine Anatèm 2, on est stupéfaits par l’ampleur des ambitions de l’auteur. Voilà un roman qui démarre dans une ambiance proche du Nom de la rose d’Umberto Eco, avec des accents de fantasy, avec comme personnages des moines. On découvre petit à petit que ces moines sont athées, plutôt des scientifiques, que leur monde a connu une catastrophe (nucléaire ?) qui les a poussés à se retirer du monde et qu’ils vont se retrouver face au plus grand défi : le premier contact avec une autre civilisation (visiblement des terriens). Le lecteur peut être rebuté par la recherche d’un vocabulaire spécifique à cette civilisation et par la grande importance donnée aux dialogues, à la fois philosophiques et scientifiques (Greg Egan n’est parfois pas si loin). Reste qu’Anatèm 2 agace et fascine à la fois. Le prix Locus était en tout cas mérité.
Sylvain Bonnet