Ubik

Philip K. Dick - Ubik

Les commémorations ont du bon parfois

Le quarantième anniversaire de la mort de Philip K. Dick, prix Hugo en 1963 pour Le maître du Haut Château, amène le milieu de l’édition à multiplier les rééditions (ce n’est pas pour nous déplaire). Ici, c’est au tour d'Ubik, roman paru aux États-Unis en 1969, époque où Dick est parvenu pratiquement à maturité en tant qu’écrivain.

Le monde n’est pas ce qu’il semble être

Nous sommes en 1992, Joe Chip travaille pour la société Runciter & Associés qui emploie des neutralisateurs, efficaces contre les télépathes qui pullulent dans le milieu des affaires. Joe accepte à contrecœur l’arrivée de la jeune Pat Conley, capable de modifier les lignes temporelles, sur la pression de son patron, Glen Runciter. Ce dernier et son équipe se rendent sur la Lune, où ils sont pris dans l’explosion d’une bombe. Runciter est placé en « demi-vie », état particulier dans lequel se trouve déjà son épouse Ella. Tandis qu’ils le ramènent sur Terre, Joe et son équipe constatent que la réalité de 1992 s’effiloche : le passé investit le présent, les objets régressent…

Qu’est-ce qu’Ubik ?

Et voici que Runciter se met à se manifester au téléphone, à la télévision, sur des pièces de monnaie. Il avertit Joe des dangers encourus. Eux aussi subissent les effets de l’explosion et sont en train de mourir à petit feu. La seule solution est d’utiliser Ubik, un produit capable d’enrayer leur détérioration physique et de ramener un peu de 1992 dans ce monde. Un produit… ou est-ce une entité ? Mais quel est au juste la nature de ce monde ?

Un roman déroutant, un des meilleurs de son auteur

Chaque chapitre s’ouvre par une citation promouvant Ubik, produit déclinable à foison dans tous les usages de la vie quotidienne. Ubik est un roman déroutant, inspiré par le gnosticisme et une vision du monde où rien n’est ce qu’il paraît. L’intrigue même se dérobe : on commence dans la science-fiction classique avec des télépathes et des luttes de pouvoirs entre sociétés capitalistes et on finit dans une ambiance quasi-mystique. Voici en tout cas un des meilleurs romans de Dick.

Sylvain Bonnet