1957. L'URSS envoie la chienne Laïka en orbite autour de la Terre. Deux années plus tard, les États-Unis réitèrent l'expérience avec l'envoi de deux singes, Able et Baker. Les morts successives des cobayes des missions Spoutnik 2 et Jupiter scellèrent la fin des programmes russes et américains de conquête de l'espace pour réorienter les efforts des deux empires vers l'armement. Lors du démantèlement d'un projet spatial à Cape Canaveral, un scientifique - le docteur Donald Pembrooke - met cependant la main sur un relevé qui prouverait contre toute attente que les animaux auraient survécu...
Des auteurs qu’on suit depuis quelques années
Canadien et né en 1976, Jeff Lemire est un créateur de comics qui s’est créé une solide réputation en reprenant des séries comme Animal Man ou Swamp Thing et avec des œuvres plus originales comme Black Hammer, The Nobody ou Essex County. Andrea Sorrentino, dessinateur italien, s’est fait un nom avec Gideon Falls. Il a déjà collaboré avec Lemire sur une série Green Arrow et sur Le mythe de l’ossuaire. Primordial est donc le produit d’un duo d’auteurs confirmés et habitués à travailler ensemble.
Des mystères de l’exploration spatiale
Nous voici en Amérique au début des années soixante. L’exploration spatiale s’est arrêtée avec l’échec de la dernière mission Jupiter qui avait à son bord Abel et Baker. Nixon a été élu et la confrontation avec l’URSS gagne rapidement en intensité. Un jeune scientifique, Pembrook, est envoyé à Cap Canaveral pour évacuer les archives mais il est étonné devant des relevés de l’activité d’Able et Baker, datés d’après l’explosion du module. A l’est, le même problème se pose avec Spoutnik 2 et la chienne Laïka. Et s’ils étaient toujours vivants ? Et si une force inconnue était entrée en contact avec ces animaux ? C’est l’hypothèse de Yelena Nostrovic et elle s’associe à Pembrook pour prendre contact avec eux, au péril de leurs vies.
Un petit bijou
Primordial est un excellent album. Voilà, c’est dit. D’abord à cause du découpage dynamique et surprenant qui utilise au mieux les possibilités de l’art séquentiel : bravo à Andrea Sorrentino et aussi au coloriste Dave Stewart. Ensuite, il y a l’histoire de Lemire, très bien ficelée, par moments assez proche du thriller géopolitique, et enfin avec un final assez émouvant. Si vous n’aimez pas les animaux, ça peut cependant être compliqué…
Recommandé.
Sylvain Bonnet